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Simple visite en forêt

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Message par Annabel Primrose Ven 21 Mar - 23:09

Samedi 23 août 2014

Les rayons du soleil éclaircissaient tout juste le ciel à l’est lorsqu’Annabel referma la porte du Prim’House derrière elle. Dans quelques heures, elle devrait être revenue pour donner un coup de main à Kelly avant le déjeuner, et elle comptait bien profiter du temps qui lui était imparti pour profiter des alentours du village. De la forêt, notamment. Elle était encore loin de l’avoir explorée en détail et les bois l’appelaient. A cette heure matinale, elle aurait tout le loisir d’observer quelques bestioles si elle était suffisamment silencieuse, avant de s’intéresser aux différents sentiers et aux espèces végétales qu’ils abritaient. Elle pourrait probablement compléter son propre herbier… et, tant qu’à faire, repérer les bons coins pour les éventuelles futures sorties botaniques avec ses futurs élèves.

Enthousiaste, la jeune femme se mit en marche avec entrain mais sans faire trop de bruit. Ses baskets usées, outre leur confort, avaient aussi l’avantage d’être silencieuses. Elle contourna les bois pour y pénétrer par un autre chemin que celui qu’elle connaissait… et s’arrêta à peine le couvert des arbres atteint. Là, juste au pied d’un grand chêne, se trouvait ce qui ressemblait à un monticule de terre et de brindilles. Une fourmilière. Un sourire ravi étira les lèvres de la biologiste qui avisa une souche non loin du petit tertre et s’y assit. Les premiers rayons de soleil effleuraient à peine le sommet de la fourmilière qui n’allait donc pas tarder à se réveiller et Annabel ne souhaitait manquer ça pour rien au monde. Il lui semblait avoir lu quelque part qu’il existait un parasite du mouton qui se servait des fourmis comme vecteur en modifiant leur comportement pour qu’elles ne rentrent pas à leur fourmilière à la tombée de la nuit, mais elle ne s’en souvenait plus très bien. Ce n’était pas une bactérie, elle n’avait pas fait l’effort de retenir. Il faudrait qu’elle se renseigne… Mais, en attendant, elle avait des insectes à observer. Sans bruit, elle sortit son appareil photo de son sac à dos, passa la bandoulière autour de son cou et patienta jusqu’à avoir quelques clichés de fourmis.

L’astre du jour avait bien grimpé le temps que les photos soient prises, et la nièce de Kelly ouvrit à nouveau son sac, mais pour y piocher quelques biscuits cette fois. Une gorgée d’eau plus tard, elle attacha une petite sacoche à sa ceinture et se remit en route. Vue l’heure, elle n’aurait probablement pas le temps d’aller bien loin dans son exploration, mais elle ne regrettait pas sa pause myrmécologique. Elle s’enfonça donc dans les bois, s’arrêtant de ci de là pour prendre quelques clichés de plantes qu’elle n’était pas certaine d’avoir en photos, pour prélever quelques échantillons dont son herbier était dépourvu – tout en vérifiant qu’il y avait suffisamment d’autres spécimens autour, bien sûr – ou pour noter sur son carnet ceux qu’elle pourrait éventuellement ramener en cours.

Ses pas la menèrent jusqu’à une petite clairière qui lui était inconnue jusqu’alors et où elle repéra bien vite une fleur qui l’intéressait. Hélas, il n’y en avait que quelques plants. Pas question de la cueillir, donc. Par conséquent, Annabel s’agenouilla devant – son jean en avait vu d’autres, il ne risquait rien – et s’efforça de la photographier le plus précisément possible. Après quoi, elle sortir carnet et crayon pour tenter un rapide croquis de la belle. Plus que les photos, les dessins permettaient souvent de représenter un végétal dans tous ses détails en une seule image. A condition de savoir dessiner, bien sûr, ce qui n’était pas gagné. La biologiste, agenouillée dans l’herbe, son sac à dos contre sa cuisse, s’absorba donc sans son croquis sans plus prêter attention à ce qui l’entourait. Excepté à son modèle, évidemment.
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Message par Roy O. Wayland Ven 28 Mar - 14:08

Les weekends étaient pour la majorité du pays synonymes de grasses matinées et autres réjouissances dont le but principal semblait être de tomber du lit le plus tard possible. Pour la majorité du pays mais pas pour un certain officier de police qui, de toute façon, ne dormait pas à partir du moment où le soleil était levé. Roy avait donc été levé aux horaires par son horloge interne mal lunée. Les quelques tasses de café avalées avec les traditionnels oeufs, bacon et toasts n'avaient pas franchement poussé son humeur à passer au beau fixe.

Le soleil était donc à peine levé quand Roy sortit des écuries de la police, suivi par un bai plus enthousiaste à l'idée de se dégourdir les jambes que son cavalier - cavalier qui ne s'était pas encore décidé à monter en selle. La patrouille du jour passant en forêt, cela dit, il faudrait s'y résoudre. Marcher à côté de son destrier en ville, pourquoi pas. Marcher à côté de son destrier dans les racines, les cailloux, les branches... mouais. Le brun finit donc par se hisser en selle avec un soupir. Llefedrelys, malgré son nom stupide, ne broncha pas, digne, et attendit que son cavalier l'incite à avancer vers le couvert des bois.

Patrouiller dans les bois, sérieusement. Quelle idée. Les gens n'avaient pas idée d'aller se promener dans la forêt pour cueillir des fleu-fleurs, visiter des tas de cailloux ou pique-niquer. Ou pour donner un nouveau sens à "faire l'école buissonnière" dans le cas des gamins du coin. Quoi que, ça, ce devrait n'être que pour plus tard, quand ils auraient bel et bien cours. Ineffable joie. En attendant, la fin de l'été n'avait pas encore fait fuir tous les touristes - d'où la présence d'un tableau de chasse à cocher chez ses collègues, avec les divers specimens retrouvés-, et il se coltinait la patrouille de forêt. Ineffable joie, édition deux.

C'est au détour d'un chemin, alors que le soleil s'était hissé un peu plus haut, au-dessus de l'horizon, qu'il trouva la dessinatrice. Bon, ça, c'était une première. Il avait eu le gars qui promenait dix kilos de bouquins d'ornithologie, un petit mois plus tôt, le groupe de filles en talons il y avait quinze jours, une paire de fêtards ivres morts il ne savait quand... mais ça, c'était nouveau.

"Bonjour Madame. Patrouille de routine."

Il devait avoir des consignes à base de questions chiantes sur l'état d'hydratation des gens, s'ils étaient perdus, s'ils avaient besoin d'aide, d'indications. Oui mais voilà, il n'était pas là pour materner les gens, merci bien, et il avait pas signé pour faire guide touristique.

"Besoin d'aide ? Quelque chose à signaler ?"

Moins de dix mots pour tout résumer. Pas mal. Bon, sauf que Machin-au-nom-imprononçable venait d'attraper un bout de feuille ou autre qui dépassait, ça ne faisait pas très sérieux.
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Message par Majdouline E. Ó Mealaigh Dim 30 Mar - 11:37

Il y avait sans aucun doute des façons plus agréables de passer son samedi matin que de jouer les bêtes de somme, mais les dernières semaine n'avaient guère laissées le choix à Majdouline. Dès que le soleil pointait le bout de ses rayons, une frénésie tout à fait déplacée semblait s'emparer de chaque individus de la maison, qui jouant du marteau, qui de la truelle, le tout dans une cacophonie délirante digne d'un concert de hard-métal, la mélodie en moins.
Il faut dire que si le vaste corps de ferme dont la famille était désormais propriétaire était _ comme indiqué sur l'annonce de vente _  « plein de possibilités », les « travaux à prévoir » étaient eux titanesques. Certes, la magie accélérait bien certaines choses mais enfin, il aurait semblait bizarre aux indigènes que les bâtiments se retapent trop vite et sans que jamais les nouveaux arrivants n'aillent acheter le moindre clou au Casto-leroy-brico-merlin-rama du coin. Sans compter qu'il eut été de la dernière goujaterie de ne pas faire appel aux artisans locaux pour les travaux, leur dur labeur aux côtés d'eux et leur juste rémunération augurant aux dires des parents d'une assimilation plus facile de la famille au terroir de Dunwatch.

Oui, sans doute.

Sauf qu'en attendant, Majdouline avait eu le choix ce matin là entre la corvée d'achat de petit matériel de bricolage ou bien une plongée vertigineuse dans l'histoire des arts décoratifs écossais : le décollage de tapisserie. Et il faut bien le dire, après avoir dépassé la première couche beige aux carrées orange et marrons psychédéliques hérités du siècle dernier et des pires vestiges des années soixante-dix, après avoir atteint dessous une strate de «The Times », après avoir découvert derrière une tapisserie rosâtre décorées de petites bergères et de moutons obèses, et après avoir mis au jour une croûte de « Dunwatch's echoes » (oui visiblement, quelque part à une période oubliée de son histoire, le village avait compté suffisamment d'âmes pour justifier d'un journal communal. Ce qui ne signifiait absolument pas qu'il s'y soit passé quoique ce soit d’intéressant, et il y avait des limites au nombre de fois où l'on pouvait lire que Ducan MacPouettepouette ou Sean O'Bidulle avaient égaré une brebis heureusement retrouvée dans le champs d'à côté après des recherches ayant mobilisées toute la population valide Oh my god what a endangering ! ), et bien elle ne se sentait plus la force de découvrir la prochaine horreur dont les anciens propriétaires avaient crû bon de tapisser leur environnement.

C'est donc la mine basse, les yeux encore tout chargés de sommeil, que la jeune fille avait fait le choix d'une ballade par les petits chemins afin de rejoindre la « zone industrielle » de Dunwatch et d'aller dépenser le quota hebdomadaire de monnaies sonnantes et trébuchantes auprès du  Brico-leroy-casto-merlin-rama local.

Rejoignant ses pénates à une allure d'escargot sous Ritaline, Majdouline ne prêtait pas plus d'attention à son environnement (éviter arbre,  pas trébucher sur branche, mettre un pied devant l'autre et recommencer...) qu'elle n'en avait prêté à ses achats (prendre truc en rayon, passer en caisse, sourire-au-revoir-bonne-journée, retourner maison...)  aussi, ne remarqua-t-elle pas tout de suite qu'un obstacle nouveau se dressait sur son chemin. Un obstacle qui ne bougeait pas. Un truc en plein milieu de la forêt qui n'y était pas le matin et qui se trouvait en travers de sa trajectoire désormais...

Et avec un truc beaucoup plus massif là-bas à coté qui parlait.

« Hein ? » Bredouilla-t-elle en sortant de son demi coma déjà presque sur la chose en plein milieu, étouffant un bâillement d'une main pendant que son chargement se faisait la malle de l'autre.
La pelle fût rattrapée in-extremis avant qu'elle n'aille faire plus intime connaissance avec l'occiput de la motte qui lui bouchait le chemin (et qui ressemblait de plus en plus à une personne en train de baguenauder sur une fleurette), pendant que le rouleau de sac poubelle ultra-résistant spécial gravats dévalait sur le gazon avant d'aller mollement finir de se dérouler entre les pattes du deuxième machin parlant (qui ressemblait drôlement à un agent monté de la maréchaussée).
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Message par Annabel Primrose Jeu 3 Avr - 20:29

Absorbée par son croquis, Annabel n’entendit pas arriver le sergent de police – si tant est que le bruit des sabots de la monture fût audible sur le sol recouvert d’un épais tapis herbeux. Aussi sursauta-t-elle, brusquement tirée de sa concentration, quand une voix retentit soudain derrière elle. Elle ne risquait heureusement pas de tomber puisqu’elle était déjà agenouillée par terre, mais son carnet de croquis faillit bien suivre le même chemin que la pomme de Newton, avant qu’elle ne le rattrape in extremis.

« Pardon ? »

Elle s’apprêtait à se redresser pour faire face au nouvel arrivant et répondre aux paroles, que ses neurones semblaient tout de même avoir enregistrées et analysées en arrière-plan, quand une pelle se matérialisa soudain dans son environnement proche et faillit mettre un terme à ses intentions. Instinctivement, la biologiste leva une main – la droite, celle qui tenait le crayon et non le carnet – pour se protéger, mais l’objet contendant sembla soudain vouloir résister à la gravité. A moins qu’il ne soit simplement obligé de se soumettre à la volonté de son porteur. Ou porteuse, réalisa Annabel tandis que son regard passait de la pelle à la main qui la tenait puis au visage dans le prolongement de ladite main.

A présent totalement sortie de sa transe dessinatrice, la jeune femme offrit son sourire habituel aux deux autres protagonistes de la scène, tandis qu’elle se relevait. Elle n’en voulait visiblement ni à l’un de l’avoir ramené sur terre ni à l’autre d’avoir manqué l’y étendre de tout son long.

« Rien à signaler, non… Si on excepte la pelle qui a tenté de m’assommer, déclara-t-elle, amusée, et les sacs qui semblent vouloir vous capturer. »

Elle avait omis d’utiliser son grade pour s’adresser au policier… tout simplement parce qu’elle était incapable d’interpréter les insignes qui pouvaient se trouver sur un uniforme. Et elle ne signala pas non plus que l’onagracée qu’elle dessinait quelques instants plus tôt n’était présente qu’en faible quantité dans les sous-bois ou qu’à l’orée de la forêt une société entière de petits insectes s’était réveillée avec le soleil. Elle était prête à parier que ces considérations botaniques et myrmécologiques n’intéresseraient guère le représentant de l’ordre.

A la place, elle se contenta donc de saluer la jeune fille à la pelle, qui semblait toute aussi soudainement tirée de ses pensées qu’elle ne l’avait été de sa concentration. Ou peut-être de ses rêves, puisqu’elle ne semblait pas très bien réveillée.

« Bonjour, jeune fille. Vous avez besoin d’aide ? »

La biologiste retint néanmoins sa langue avant d’émettre la plaisanterie à base de braquage de magasin de bricolage que l’équipement de l’adolescente avait fait naître dans son esprit. Ce n’était pas de très bon goût devant un homme en uniforme, d’autant moins quand on ne connaissait pas son sens de l’humour. Ou qu’on ne le connaissait pas tout court, d’ailleurs. Intriguée avec un peu de retard par cette nouvelle tête – elle avait passé suffisamment de vacances à Dunwatch depuis presque quarante ans pour connaître de vue la plupart des policiers locaux – Annabel se fendit d’une remarque très constructive.

« Je ne savais pas que vous faisiez des patrouilles en forêt… »

Elle se baissa pour attraper son sac et y ranger carnet et crayon, tout en jetant un coup d’œil rapide à l’équidé qui mâchonnait quelques feuilles. Elle se garda néanmoins de tout commentaire. Si elle savait que l’if, la fougère aigle et le laurier étaient toxiques, ses connaissances se limitaient pour le reste à identifier les plantes. Pas à énumérer leurs propriétés.
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Message par Mairsil S. Annraoi Sam 5 Avr - 10:24

Les rayons du soleil n'éclaircissaient pas encore le ciel à l'Est quand Mairsil se faufila hors du château. La nuit s'effilochait à l'Est, gardant ses ténèbres pour l'ouest. Il était à la croisée des chemins célestes. Le Moment du Changement. Éphémère, puissant. Magique. L'air froid de la liberté emplissait ses poumons. Il n'avait pas pu attendre, quelque chose le poussait.

Il ne vit rien que le silence, et la nature s'éveillant autour de lui. Pas de petits êtres, pas de fées butinant les fleurs pas encore écloses, personne dans les perles de rosée. Cela n'avait pas d'importance. Il était seul dans la nature sauvage qui s'éveillait et le monde lui appartenait. Il avait oublié cette sensation. La ville avait bien failli tuer l'homme naturel en lui. L'Emile de la Révolution Française.

Il marchait sans but, ses chaussures craquant sur le sol, concentré pour ne pas respirer trop fort. Il était l'Etranger en ces lieux. Sans pour autant que cela n'entre en conflit avec son sentiment de possession, allez comprendre. Les idées de l'enfant qu'il avait été lui revenaient. Il enleva ses basket, les attachant par les lacets et les posant autour de son cou. Des centaines d'épines se pressèrent contre sa plante encore douce. Les cailloux lui faisaient mal. Ce n'était pas comme ça quand il était gamin. Il se rappelait pouvoir courir sur les graviers sans prêter attention à la douleur. Il s'assit par terre, plongé dans la contemplation de ses pieds. Ils étaient doux et fragiles en dessous. La corne était partie avec tous ces mois de béton. La ville avait tué le hobbit en lui. Il allait le récupérer. Même si cela voulait dire serrer les dents.

Il reprit sa marche sans buts. Rêvant de croiser un faon, une biche, un ours, un lutin, un être magique. Plusieurs heures plus tard, il avait reconnu quelques oiseaux, dérangé une vieille chouette, surprit un blaireau tout plein de terre qui apparu comme ça au milieu du terrain avait de partir tout aussi vite dans les fourrés, un Mairsil à ses trousses. Il avait ensuite fait une sieste près du ruisseau, une racine au milieu du dos mais de là aussi il devait s'endurcir s'il voulait se fondre dans la forêt. Ce ne serait que lorsqu'elle ferait partie de lui, vraiment et pas seulement dans son cœur, qu'elle s'ouvrirait à lui. Il n'y aurait plus d'intrus ou de propriétaire. Ils seraient un même organisme. Un écosystème sauf qu'il préférait sa viande au supermarché, merci beaucoup.

Les rayons du soleil perçaient le feuillage quand il se réveilla et il se dit qu'il serait intelligent de rentrer au château avant de se faire repérer une nouvelle fois.

Il était perdu, comme de bien entendu, mais là encore, il ne s'en formalisa pas. Tout à l'est étaient les falaises et la plage. Il lui suffisait de marcher vers le soleil et il sortirait bien un jour. Les bois écossais n'étaient pas ceux des autres pays celtes. Ils s'arrêtaient tous un jour.

Il marcha un moment. Ses pieds couverts de terre, la rosée mouillant le bas de son jean, la sève marquant le dos de son T-shirt comme une balafre de sang vert. Des branchages et des épines avaient fini de trouer les manches. Il ne lui maquait que l'accroc au genou. Sauf qu'il aimait bien ce pantalon alors il allait essayer au mieux de se passer de cette touche. L'herbe sèche dans ses cheveux devrait suffire.

En y repensant, il allait devoir trouver un moyen pour avoir l'air plus présentable aux portes de l'Ecole. Peut-être essayer de négocier une douche au village ou passer par la mer...non...l'eau salée c'était pas le mieux pour laver les vêtements et il faisait assez beau pour que des filles s'y rendent et montrer sa peau à des filles...sans façon hein. Quand il serait plus grand, plus musclé, plus bronzé et plus beau peut-être. Un jour.

Perdu dans ses pensées, l'adolescent n'entendit les voix qu'assez tard. Par chance, l'attention des humains était attiré par une autre fille qui leur tombait presque littéralement dessus. Reconnaissant le policier qui passait son temps à le chasser pour le ramener tel un trophée, le jeune homme plongea dans un buisson touffu décoré de quelques fleurs jolies mais trop ouvertes pour attirer les fées à cet heure, surtout avec le capharnaüm.

Envoyant tout plein de pensées à base de pomme au cheval, priant quelque part pour qu'on ne le remarque pas, se félicitant des couleurs « indescriptibles » mais neutres de ses vêtements, il se roula en boule, inconfortable mais caché, et écouta la conversation.
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Message par Roy O. Wayland Dim 13 Avr - 18:43

Bon. Donc, il avait une dame le nez dans les herbes ou il ne savait quoi - peut-être les fleu-fleurs ou la motte de terre qui aurait pu être un trou de taupe ou une fourmilière, pour ce qu'il en savait. Et il avait une... ado ? fille ? Un zombie au féminin, dans le doute et au vu de la façon dont elle avançait et dont elle avait failli décapiter l'observatrice d'un involontaire coup de pelle. Et de toute évidence, les deux concernées avaient un don pour lâcher des trucs seulement pour mieux les rattraper de justesse ensuite. Le jonglage féminin devait être la spécialité locale. L'écoute, par contre...

L'officier soupira. Il aurait presque pu passer sans rien dire, et il était presque certain qu'aucune des deux ne s'en serait rendu compte. Dommage qu'il ait une conscience professionnel sans bouton off. Et à propos de boulot, la remarque sur les patrouilles le poussa à réagir - après un vague instant destiné à réprimer le premier élan le poussant à riposter qu'à moins qu'elle be surveille les faits et gestes de la police.

"Patrouille d'été. Il reste quelques touristes qui se perdent régulièrement dans les bois, dans les champs... voire en ville aussi."

Voire à deux pas d'un plan ou sur les sentiers balisés. On ne s'improvisait pas touriste, de toute évidence, vu le manque de bon sens que cela exigeait. Ce n'était pas le genre de choses à dire cela dit. Apparemment, c'était mal élevé -mais il s'en fichait- et indigne de son uniforme -ce qui interdisait à la réplique de franchir ses lèvres.

Remarquant l'un des bidules qui avaient roulé entre les jambes de son destrier, le sergent mit pied à terre pour récupérer l'objet. Parce que bon, hein, ne nous leurrons pas, si cette gamine se penchait avec l'équilibre instable de son équipement, elle allait finir par tuer quelqu'un. L'officier se chargea donc de ramasser ce qui ressemblait à des sacs poubelles pour les tendre à leur propriétaire. Machin, derrière lui, pourtant d'habitude serein, releva soudainement la tête.

"Y'a pas eu un bruit ?"

Une sorte de croisement entre un froissement et un son de chute étouffé. Peut-être une branche ? Le brun s'autorisa un regard à la ronde, au cas où les gardes forestiers n'aient pas fait leur boulot. Ou alors le cheval qui n'avait jamais rien vu qu'un buisson appétissant, pour ce qu'il en savait.
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Message par Majdouline E. Ó Mealaigh Mer 16 Avr - 16:36

Du bruit, du mouvement, cette forêt était en passe de devenir le dernier endroit à la mode au vu du nombre conséquent d'individus réunis ici. Il n'y avait habituellement qu'un chat à moitié sauvage ou un minet à demi domestiqué pour la suivre à travers bois mais là, c'était une véritable foule qui se pressait dans la petite clairière.

Subitement réveillée, la petite blondinette écarquilla grand les yeux avant de les plisser comme pour mieux observer la faune Dunwatchoise (Dunwatchaise ? Dunwatchienne ?) évoluer dans son habitat naturel. Comme il lui avait alors semblé pendant son semi-coma il y avait bien une dame, sur laquelle il ne s'était fallu que d'un poil qu'elle ne lui rectifie la coupe de cheveux de manière très dégagée derrière les oreilles. Heureusement que, même endormie, ses réflexes restaient désormais assez bon pour éviter à l'herboriste de se faire décapsuler la calotte crannienne. Chose qui était d'ailleurs prise de manière assez légère par la victime supposée.

Majdouline se fendit d'un "Pardon madame. Nan ça va merci." assorti de sa plus parfaite imitation du chaton qui tente de vous persuader de son innocence alors que les plumes du canaris lui dépassent encore des babines.

Le deuxième personnage lui, arborait une allure fichtrement moins joviale alors que pourtant, aucun attentat n'avait encore été perpétré à son encontre. En cela, il ressemblait d'avantage au Dunwatchais (Dunwatchois ? Dunwatchien ?) mâle AOC standard, bien que ce genre de mine renfrognée ne comportent habituellement plus de rides et ne vagisse des imprécations diverses à l'encontre des jeunes hooligans venus de la ville et/ou de l'étranger qui venaient ravager leurs vergers et leurs potagers. Non pas que la jeune fille en ait été un témoin de première main ou quoique ce soit hein ! Mais enfin, quand il suffisait de traverser quelques carrés de choux pour gagner un quart d'heure de marche sur le chemin de la maison, ma foi... Les murets de pierres et les piquets vermoulus n'offraient qu'un bien piètre effet dissuasif face à une jeune personne décidée.

La moue de Majdouline passa donc de petit-chaton-innocent-qui-n'est-responsable-de-rien-non-rien-je-vous-assure à petit-chaton-battu-et-tremblant-abandonné-dans-une-ruelle-humide-par-une-sombre-nuit-d'hiver tandis que TerminatRoy descendait de sa farouche cavale et se rapprochait d'elle.

Heureusement, son avancée fût stoppée nette par un bruissement de feuillage qui le mit aussitôt en alerte. L'apprentie bubastis avait également penché la tête comme pour mieux tendre l'oreille, le regard immédiatement attiré par le léger mouvement sous l'ombre des grands arbres.

"C'est quoi ? Il y a des loups en écosse ?" Demanda-t-elle d'une voix qui peinait à dissimuler son angoisse. Non pas qu'elle croit aux histoires de grands méchants loups mangeurs de chair humaine assortie d'un petit goût de chachat mais enfin, il n'y avait pas de fumée sans feu, et on n'était jamais à l’abri d'un prédateur enragé échappé d'un zoo et venu dévorer une innocente enchanteresse.

La jeune fille lâcha donc courageusement tout se qu'elle avait dans les mains pour se réfugier derrière la dame aux fleurs. Comme ça, si le loup ne se faisait pas tuer par le bien plus féroce agent Roy, il devrait d'abord dévorer l'herboriste avant de l'atteindre elle. Cela lui laisserait une bonne chance de s'enfuir...
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Message par Annabel Primrose Dim 27 Avr - 14:55

Un haussement de sourcil un peu sceptique répondit à la blondinette quand celle-ci affirma que, non, elle n’avait pas besoin d’aide pour porter son équipement, mais Annabel n’insista pas. Et elle ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’amusement devant la mine de la jeune fille et l’image d’ensemble qu’elle renvoyait. Parce qu’il fallait reconnaître que le tableau formé par la petite adolescente et son chargement paraissait un brin saugrenu, sans doute parce que ledit chargement représentait un volume plus important que celui de sa porteuse… Mais sûrement que la différence de poids ne suivait pas la même règle. Et elle pourrait toujours réitérer son offre dans le cas où la petite jeune fille se trouverait de nouveau en difficulté avec son barda, même une fois réveillée.

Le policier, lui, semblait à la fois mieux réveillé et moins aimable que la blondinette. Toutefois, la biologiste ne quitta pas son sourire pour si peu et se contenta de hocher la tête comme pour le remercier de sa réponse. Après tout, toute information était bonne à prendre, et ce n’était pas inintéressant de savoir que les représentants de l’ordre considéraient aussi de leur devoir de secourir les touristes égarés… Même si le nombre de touristes aux alentours de Dunwatch ne devait pas être si élevé que ça. Et, à moins qu’il ne fasse véritablement preuve de mauvaise volonté pour se perdre, ça paraissait difficile : la technologie moderne – les smartphones et autres GPS notamment – rendait  tout de même la vie plus simple, même pour ceux qui ne possédaient pas la moindre once de sens de l’orientation.

« J’ai du mal à imaginer qu’on puisse se perdre ici, répondit la biologiste, amusée. Les bois ne sont pas si étendus qu’on n’en trouve pas le bout… »

Quant à qualifier Dunwatch de « ville », c’était un bien grand mot pour le petit village. Loin d’elle l’idée de remettre en cause la parole du policier, hein, mais tout de même… il avait dû tomber sur de drôles d’hurluberlus, le pauvre. Peut-être des adeptes de la « nature » qui décidaient de se mettre au vert pendant les vacances et se refusaient à emporter le moindre appareil électr(on)ique, sans penser à remplacer la technologie par une bête carte papier.

Elle allait compatir à voix haute, quand la monture du jeune homme releva la tête. Annabel ne s’en serait pas émue, si ce simple mouvement – somme toute banal pour un cheval, non ? – n’avait pas déclenché toute une série d’événements en cascade. L’interrogation du policier d’abord… puis l’abandon du matériel de bricolage et la mise à couvert de la petite adolescente.

« Non, il n’y a pas de loups par ici, répondit la biologiste, amusée autant par la question de la blondinette que par tout le remue-ménage causé par un simple bruissement de branche dans un buisson. Par contre, il y a des dizaines d’espèces de petits mammifères et d’oiseaux. Les bois sont plein de petits bruits dans les buissons, de crissements de branches et compagnie. »

A tous les coups, c’était la bestiole planquée dans le buisson – quelle qu’elle soit – qui était la plus effrayée du coin. Mais bon, probablement que le Policier Sans Peur Et Sans Reproche et Fervent Défenseur des Touristes Perdus ne pourrait pas rester insensible devant la peur exprimée par une petite adolescente et irait jeter un œil, au risque de faire fuir un écureuil, un renard ou un petit oiseau. C’était probablement son travail, après tout, même si Annabel aurait préféré qu’on laisse la bestiole tranquille.

« Je peux vous tenir votre monture si vous voulez vous assurer que tout va bien, » proposa donc la jeune femme.

Elle n’y connaissait pas grand-chose en équidés, si on excluait leur place dans la classification des espèces animales, mais elle n’en avait pas peur. Attraper les rênes et s’assurer que le cheval ne bougeait pas le temps que le jeune homme accomplisse son devoir ne devait pas être au dessus de ses moyens et ne la dérangeait pas le moins du monde.
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Message par Mairsil S. Annraoi Mer 28 Mai - 16:13

Les chevaux étaient les pires créatures de la création après les chiens. Pas qu’il les aimait pas. Mairsil aimait tous les animaux mais ils étaient depuis tellement longtemps avec les humains qu’ils avaient tout oublié. Et le cheval de l’Officier le premier, ne recevant pas les ondes mentales de l’adolescent, renâcla. L’image de pomme disparut de son esprit. Stupide bestiole. Et évidemment, le sergent s’en rendit compte. Il se roula un peu plus en boule, retenant sa respiration.

Par chance, parce qu’il fallait toujours de la chance pour équilibrer le malheur dans le monde, au moins, la remarque maussade du Représentant de l’Autorité fit paniquer la fille qui lâcha tout dans un bruit certain pour détourner la conversation. Il l’aurait embrassée. Enfin pas …métaphoriquement parlant quoi. Pas en vrai. Même si elle était mignonne et venait de lui sauver la vie deux fois en cinq minutes. Il s’autorisa un coup d’œil à travers les branchages. Penchée et à demi cachée par les feuilles, elle était jolie. Il ne se souvenait pas l’avoir vue à l’école. Il espérait qu’elle y serait. Ce serait son ange gardien. Qui savait, c’était peut-être une fée qui s’était déguisée en grande gens.

Ce qui posait des questions métaphysiques importantes. Si ça se trouvait, il connaissait plein de fées. Seulement elles se faisaient passer pour des humains. Il réfléchit une seconde –il n’avait que ça à faire, et de pas bouger donc ça ne dérangeait pas- mais ne retint pas l’hypothèse. Parce que la fille portait plein de trucs en métal et tout le monde savait que le Peuple des Arbres et des Ruisseau était allergique au métal.

Sa cheville le grattait.

Il tenta discrètement de la frotter contre une épine derrière pour ne pas qu’on voit trop les feuilles bouger, tout en tendant l’oreille vers la conversation, et sans bouger, sans respirer. Une douleur vint, menaçante comme une crampe tapie dans l’ombre et puis passa. L’épine s’était évidemment prise dans sa chaussette et piquait parfois la peau sans soulager la démangeaison. Il prit sur lui. Il avait l’habitude de l’inconfort. Il se demandait comment son ange gardien allait réussir, une fois encore, à le sauver. Il avait confiance en elle. Et si elle continuait à veiller sur lui, à la fin de l’année, il trouverait un moyen de la remercier comme il se devait.
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