Harvest Moon
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Au cœur de Camaloth

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Message par Catriona Livingstone Dim 16 Mar - 15:29

Mardi 26 août 2014

Aujourd’hui était un grand jour. Pas aussi grand que celui où elle était venue habiter dans la nouvelle maison avec Effie, pas aussi grand non plus que la rentrée de la semaine prochaine, mais grand quand même. Aujourd’hui, elle allait à la nouvelle école. Et pas juste pour la regarder de dehors, non ! Effie avait dit qu’elles devaient aller chercher des papiers – une liste de fournitures, un emploi du temps, tout ça – pour qu’elle soit prête le jour de la rentrée, mais Catriona n’avait retenu que le plus important : elle allait enfin entrer dans le château-école pour voir comment c’était du dedans ! Aussi avait-elle sagement rangé Morgane, la licorne en peluche, dans sa chambre, caressé Percy et mis ses chaussures, avant de donner tranquillement la main à sa gouvernante jusqu’au château.

Mais, une fois, les portes de l’école franchies, la petite fille n’avait eu d’autre envie que de partir en exploration. Les papiers, ça ne l’intéressait pas beaucoup, alors que le château… Heureusement, Effie accepta qu’elle lui lâche la main « à condition qu’elle reste dans la cour et qu’elle soit bien sage ». Cat acquiesça, bien sûr, et se lança donc dans un tour d’exploration de la cour… sur laquelle donnaient des portes évidemment. La première, la fillette se contenta de lui jeter un coup d'œil et de passer son chemin. Devant la seconde, elle s’arrêta quelques instant pour détailler les sculptures qui la surplombaient, puis continua sa route. Mais la troisième… La troisième était entrouverte. Enfin, le terme « mal fermée » serait plus juste. Mais une porte mal fermée est une invitation à entrer, c’est bien connu. Ou, du moins, à regarder à l’intérieur. Aussi Catriona poussa-t-elle la lourde porte juste assez pour pouvoir passer la tête et…

Une armure ! Là, juste devant elle ! Une vraie armure de vrai de vrai, comme celle que les chevaliers de Table Ronde avaient dû porter !

Oubliant la promesse faite à Effie, Cat poussa un peu plus la porte et se faufila par l’ouverture pour s’approcher de la merveille. Elle put ainsi découvrir qu’il y en avait une autre un peu plus loin. Puis encore une autre. Ravie, la gamine s’engagea dans le couloir, passant d’armure en armure et détaillant à chaque fois ce qui faisait la différence avec la précédente. Celle-ci, devant la tapisserie rouge, était un peu plus cabossée. Celle-là, au coin du tapis jaune, était un peu plus terne. Peut-être que c’était celle de Perceval ? Il faudrait qu’elle raconte tout à Percy, il serait content ! Et juste après l’armure de Perceval… une nouvelle porte. Carrément entrouverte cette fois. Pour le coup, Cat n’hésita pas, persuadée qu’il devait y avoir d’autres merveilles de l’autre côté. Et, elle ne fut pas déçue.

Le tapis moelleux n’attira pas son regard une seule seconde mais l’armure, elle… C’était probablement la plus belle de toutes celles qu’elle avait vues jusque-là !

« C’est celle du Roi Arthur ! » souffla la fillette, les yeux écarquillés.

Elle en fit deux fois le tour avant de remarquer la tapisserie qui ornait le mur derrière elle. Et, ça aussi, c’était une merveille. Immense, colorée, elle représentait tant de choses que Catriona fit deux pas en arrière puis s’assit sur le tapis pour pouvoir la regarder en entier. Elle replia les jambes, ramena ses genoux sous son menton et s’absorba dans la contemplation du tissu coloré qui semblait illustrer toutes les histoires qu’Effie lui avait lues.

Là, une colonne de chevaliers. Celui en tête était le plus beau, sans doute le chef. Et c’était donc pour lui que la belle dame blonde, dans le coin, agitait son mouchoir. Est-ce qu’il lui avait dit au revoir avant de partir ? Sûr que oui, songea Cat, elle n’avait aucun mal à l’imaginer : il l’avait pris dans ses bras et lui avait fait un bisou. Voilà, comme ça. Et un peu plus loin, un oiseau volait vers la forêt. En regardant bien, on pouvait presque le voir battre des ailes. Dans la forêt, y avait des fleurs et des arbres. Et une autre belle dame, qui jouait de la harpe. C’était une fée, sûr. Mais la fillette s’en désintéressa vite. La harpe, c’était trop grand. Le pipeau, par contre, comme celui dont jouait l’autre fée, c’était bien mieux. Plus petit. Et il était tellement bien fait qu’on pouvait presque l’entendre faire ses petites notes aiguës. A moins qu’on ne l’entende vraiment ? En tout cas, ça faisait danser la licorne à côté…

Concentrée sur l’interprétation qu’elle donnait à chaque élément, Catriona avait oublié le temps qui passait, l’endroit où elle se trouvait et Effie qui devait la chercher – ou qui la chercherait bientôt. C’était bien trop amusant d’imaginer un petit bout de l’histoire de ces personnages et de les voir – ou les imaginer – bouger un peu, chacun leur tour, au fur et à mesure qu’elle posait les yeux sur eux.
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Message par Toryn Culánn Dim 23 Mar - 14:20

Aujourd'hui était un grand jour. Pas aussi grand que le jour où ils avaient décidé de lancer leur projet. Pas aussi grand que le jour où le Château avait ouvert ses portes à tous les parasites - pardon, élèves - qui le peuplaient maintenant. Et certainement pas aussi grand que la Rentrée à venir. Mais il s'agissait du jour où il n'avait rien à faire, et où il pouvait enfin se reposer, d'un repos bien mérité. Il avait eu l'intention, à tous moments et depuis le début, de refiler l'essentiel du bébé à son frère. Sans trop de succès. Il y avait énormément de travail, et même Toryn, armé de sa mauvaise Foi sans faille et de sa mesquinerie sans reproche, avait été obligé d'admettre qu'il y avait trop de travail pour une unique personne. Sauf si cette unique personne se trouvait être deux, pas très uniques, personnes. Avec un soupir, il avait donc commencé à travailler. Mais pas ce jour. Ce jour, il avait dit Merde à tout ça, avec un grand M, et il avait laissé l'autre con avec une conscience se démerder. Toryn, lui, n'en avait pas, de conscience. Ce genre de trucs, c'était bien connu, ne servait de toutes façons à rien. Sauf à obliger les petits frères à bosser pendant que les aînés glandaient et rattrapaient leur retard littéraire.

Ainsi, il était à mi-chemin dans The Long War, en train de se demander ce que ce Lobsang avait de si spécial, lorsqu'il entendit une porte s'ouvrir. Très légèrement, et très doucement. Il aimait bien, par précaution, manipuler les courants aériens locaux pour s'assurer que tous les sons lui parviennent. Généralement, il ne captait que des voix dans un couloir. Mais là... Soit quelqu'un essayait de se faire discret et n'était pas très doué, soit son frère avait mal refermé la porte en partant, et cette dernière bougeait avec les courants d'air si particulier qui se produisaient toujours dans les vieilles demeures, sans que personne ne sache exactement pourquoi. Toryn décida qu'à moins d'indices sonores supplémentaires, il allait considérer la deuxième option comme véridique, et se contenter de ne rien faire. Il avait de la lecture. Une autre porte s'ouvrit, néanmoins, beaucoup plus près. Une porte différente, donc. Et la possibilité d'un courant d'air, à moins que ce dernier ne soit têtu et ne décide de traverser tout le couloir avant de faire bouger les pages de son livre - ce qui était, par ailleurs, parfaitement possible, Toryn ayant énervé suffisamment d'esprits dans les parages pour que l'un d'entre eux décide de lui jouer cette farce -, il fallait envisager la possibilité qu'un humaine soit impliqué.

Une humaine, plutôt, à en juger par le murmure qui suivit et qui lui fit grincer des dents. Avec un soupir, il plaça son marque-page en argent dans son ouvrage, déposa précautionneusement ce dernier sur la petite table qui se trouvait juste à côté de lui, et se leva, annulant son sort d'amplification des sons. Il n'en avait plus besoin. Quelqu'un avait pénétré ce sanctuaire sacré, et il allait devoir réprimander. En plus d'engueuler. Il arriva dans un silence absolu - après tout, étouffer les sons était aussi simple que de les propager ou de les amplifier - dans la salle où il trouva sa coupable. Et là, il marqua un temps d'arrêt, incertain de la suite à donner aux évènements.
Elle était toooooute petite, et en arrêt devant l'armure qu'elle avait désignée comme étant celle d'Arthur, et elle détaillait du regard la tapisserie qui se trouvait derrière. Toryn pencha la tête sur le côté, cherchant à identifier la gamine. Et elle lui disait quelque chose, décidément. Cheveux noirs, peau pâle, et de grands yeux bleus. Il l'avait déjà vu. Ou quelqu'un qui lui ressemblait beaucoup, en plus plus vieilles, il y avait de ça quelques années... Une nommée... Allez, il pouvait s'en souvenir. S'il cross-référençait les dossiers dont il s'était occupé... Livingstone ! C'était ça ! La gamine s'appelait Catriona Livingstone ! Et maintenant qu'il y pensait, il avait "connu" sa mère, il y avait longtemps... Sept ou huit ans, en fait. Amusant, comme coïncidence. La mère avait-elle envoyé la fille ici parce que le nom de Culánn lui disait quelque chose ?

" Ce n'est pas l'armure d'Arthur Pendragon. C'est impossible, par ailleurs. "

Il avait parlé doucement, pour tirer la gamine de sa rêverie mais en gardant l'élément de surprise. Il lui sourit.

" Arthur Pendragon a vécu au sixième siècle, à l'époque de l'occupation romaine et des invasions barbares. Lorsque cette armure à été construite, c'est Richard Cœur de Lion qui régnait sur l'Angleterre. Arthur était mort depuis bien longtemps. "

Un nouveau sourire, et il s'accroupit à côté d'elle, délicatement. Il y avait quelque chose de bizarre chez cette gamine. Elle rappelait sa mère, évidemment, mais elle faisait penser Toryn à quelqu'un d'autre, aussi...

" Je me nomme Toryn Culánn. Je suis le Directeur de l'Ecole. Catriona Livingstone, je suis enchanté de faire ta connaissance. "

Il lui tendit une main, rayonnant.
Si seulement il pouvait identifier la personne à qui elle lui faisait penser...
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Message par Catriona Livingstone Mer 26 Mar - 23:02

Absorbée dans sa contemplation – et son interprétation – de la tapisserie, Catriona ne remarqua pas que quelqu’un approchait. Si elle ne pouvait pas l’entendre, elle ne le vit pas non plus, et ses paroles soudaines dans le silence environnant la firent sursauter. La licorne cessa de danser, tandis que la petite fille pivotait sur elle-même pour regarder celui qui la tirait de ses rêveries en déclarant que la belle armure n’était pas celle du Roi Arthur. Il était grand. Assise sur le tapis, elle devait lever la tête pour le regarder. Et il continuait en expliquant pourquoi ce n’était pas l’armure du Roi Arthur. Peut-être qu’il avait raison avec ses siècles, ses romains et Richard Cœur-de-Lion – le nom lui disait quelque chose mais elle ne savait pas quoi – mais pas tout à fait.

« Il est pas mort, le Roi Arthur, répondit Cat, très sérieusement. Il est parti dormir en Avalon. C’est Morgane qui l’a emmené. »

Même si le dernier livre disait qu’elle était méchante, elle savait que ce n’était pas vrai, elle. Le livre se trompait. Effie lui avait raconté, et elle aimait bien Morgane. Ce n’était pas une méchante. Et le Roi Arthur n’était pas mort.

Néanmoins, elle laissa tomber tout ça quand l’homme lui sourit et s’accroupit à côté d’elle. Il y avait quelque chose dans son sourire. Un peu comme dans celui de Mère. Mais pas comme avec Effie. Effie souriait tout le temps et c’était quand elle était fâchée que ce n’était pas normal et qu’il fallait faire attention. Mais Mère avait souvent l’air fâchée ou sérieuse et elle ne souriait pas souvent. Quand elle le faisait pour de vrai, c’était comme un cadeau. Et, du coup, ça donnait envie de sourire tout plein aussi. Comme avec l’homme, là.

La fillette ne se fit donc pas prier pour rendre son sourire à l’homme, ni pour mettre sa petite main dans celle qu’il lui tendait. Elle ne s’étonna même pas de voir qu’il connaissait son nom. Il venait de dire qu’il était le Directeur de l’Ecole, donc il devait tout savoir. Un peu comme Merlin.

« Moi aussi, je suis contente de vous connaître… »

Elle hésita une seconde. Il était le Directeur de l’Ecole. Il était important, donc. Et Effie lui avait bien appris à saluer les gens importants. Mais pas les Directeurs.

« … Monsieur le Directeur ? » tenta-t-elle.

Sauf qu’elle ne se rappelait pas qu’on saluait Merlin comme « Monsieur l’Enchanteur » dans les livres.

« … Ou Monsieur Toryn ? » essaya-t-elle encore.

Elle ne s’inquiétait pas trop, toutefois. Il était comme Merlin, il savait tout. Donc il savait qu’elle ne voulait pas faire mal. Et il souriait. Et il avait l’air gentil.

Ravie, Cat laissa son regard revenir une seconde à la tapisserie, dont les personnages ne bougeaient plus maintenant que son attention était concentrée ailleurs, puis sur l’armure. Elle fronça les sourcils, pensive et un peu déçue aussi. C’aurait été tellement bien si c’avait été l’armure du Roi Arthur. Mais puisque le Directeur savait tout…

« C’est l’armure de qui, alors ? Et elle est où, celle du Roi Arthur ? Et… celle dans le couloir, alors, c’est pas celle de Perceval ? »

Flûte alors, elle était sûre que Percy aurait été content qu’elle lui dise qu’elle avait vu l’armure de Perceval…
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Message par Toryn Culánn Lun 7 Avr - 12:45

Pas beaucoup de concentration, chez cette gamine, mais beaucoup de Pouvoir. De Magie. De Talent Brut. Sa mère devait être fier. Son père aussi, qui qu'il était. En fait, maintenant qu'il y pensait, il ne se souvenait pas avoir vu la moindre mention d'un paternel dans le dossier de la gamine. Avait-elle seulement un père ? Pas au sens d'Anakin Skywalker, évidemment, mais au sens plus commun, plus brutal, de la réalité des choses. Était-il mort ? N'avait-il été rien de plus qu'un coup d'un soir de la mère ? Il s'en souvenait, en plus, de la mère. Un peu coincée, mais sympa. Très belle. Et pas farouche pour deux sous. Lui-même, d'ailleurs...
Enfin bref.

Il sourit à nouveau, plus par réflexe que par envie, et hésita un instant à détruire les rêves à base de "Non mais il est pas mort mon chien, il est juste parti dans une ferme très loin où il est très heureux mais où je peux pas aller le voir", mais quelque chose chez la gamine l'en empêchait. C'était son air d'un sérieux presque académique, réalisa-t-il enfin, qui l'empêchait de se moquer. Elle était tellement, tellement SÛRE d'elle, qu'elle ne le croirait pas même s'il essayait de détruire ses illusions. Et une voix en lui, parfaitement sadique, soulignait avec un dédain feint que, de toutes façons, lui conserver ses illusions intactes pour le moment signifiait un plus gros choc émotionnel et psychologique sur le long terme. Plus de dégâts. Plus de cruauté. Il n'écoutait pas cette voix, généralement, estimant être bien assez salopard comme ça sans avoir besoin d'aide de sa proscience.

Elle lui saisit la main et la serra, toujours aussi sérieuse, mais rayonnante. Elle était petite, cette main. Elle avait l'air tellement fragile... Et ce sourire. Il avait déjà vu ce sourire. Mais pas chez la mère de la gamine. Ailleurs. Ces yeux, ce sourire, qui lui donnaient envie de broyer la main de la gamine dans la sienne - il ne le ferait évidemment pas, c'était trop facile et improductif -, ils les connaissaient. Mais d'où ? Et pourquoi est-ce que ça l'énervait autant ? Elle sembla hésiter un moment, et à ce qui suivit il compris qu'elle cherchait un nom à lui donner. Elle commença par un titre, froid et impersonnel, déplacé chez cette petite, pour une raison étrange, et elle se reprit avec un nom et un Monsieur. Il sourit une nouvelle fois. Pour ça, il pouvait l'embêter, juste un peu, à peu de frais. Sans que ça se voit.

" A vrai dire, Miss Livingstone, je dispose de plusieurs diplômes très importants... Ce qui fait de moi le Docteur Toryn. "

Il avait failli dire Culánn, et il aurait dû, cette gamine n'avait aucune raison ni aucun droit à l'appeler par son prénom. Mais il aimait ça, tout de même. Dans sa bouche, ça sonnait bien. Probablement parce qu'elle avait l'accent de sa mère. Il s'en souvenait de mieux en mieux au fur et à mesure qu'il discutait avec la petite. Moira Livingstone... Un sacré bout de femme. Qu'il fallait qu'il se sorte de la tête avant de sauter sur la gamine en les confondants. Blague intérieure, évidemment. Qui ne le fit pas rire. Il y avait Ténébritude et Perversité Déplacée. S'il avait l'un et l'employait avec un zèle qui frisait à l'excès et une complaisance qui avait tout de la jouissance, l'autre était condamnable, même par son absence de standards. Il fallait toujours savoir où tracer la ligne. Et il fallait toujours garder à l'esprit qu'une ligne se devait d'être tracée. Il se releva et s'épousseta les jambes, par réflexe plus qu'autre chose, la propreté des lieux frisant la maniaquerie, et répondit à la question de la petite, observant l'armure d'un air critique.

" Il s'agit de l'armure d'un nommé Richard. Le pire Roi que l'Angleterre ait jamais connu. Il n'est même pas mort sur l'île. Il y a passé à peine six mois de son règne. C'est pour ça, d'ailleurs, que je l'ai faite importer ici. Toujours pas en Angleterre, mais en Écosse. Un pays qui était sous sa coupe, sous sa tutelle, mais qu'il a abandonné. Il ne l'aimait pas vraiment. "

Il soupira, posa les mains sur les hanches et se retourna vers Catriona, la regardant avec un air triste.

" Tu n'as pas écouté. Ce modèle d'armure n'existait pas du temps d'Arthur. Pour poser les choses plus simplement, il n'en a jamais vraiment eu. Il est parti en Avalon bien trop tôt pour en avoir une. Il allait au combat avec une épaisse tunique de cuir, et des fourrures pour avoir chaud et pour que ses hommes le voient mieux. Et comme il n'y avait rien sous la fourrure, ça donnait une fausse cible aux archers ennemis. Comme ça, il ne craignait que les boules de feu, et encore. "

Il avait mentionné Avalon, sans parler de mort, cette fois. Il avait pris sa décision. Laisser rêver la petite, encore un peu. Encore juste un peu.

" Quant à l'armure dans le couloir, il s'agit de celle d'un nommé Jean. Le pire Roi que l'Angleterre pense avoir jamais connu. Son frère lui a pourri sa réputation, quelque chose de bien. "

Il sympathisait et compatissait avec ce pauvre Jean. Même si lui avait été martyrisé de la sorte par son grand frère, et Toryn par le petit. Il regarda la gamine, avec un air de malice.

" Est-ce que tu sais qui était le frère de Jean ? Ou bien quel était le nom complet de Jean ? "

Petit test d'histoire. Allez hop, au débotté. La rentrée approchait, non ? Il était important de vérifier le niveau des élèves. Et de voir si, cette fois, elle avait bien suivi...
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Message par Catriona Livingstone Mar 15 Avr - 8:40

Sa petite main dans celle du Directeur, Catriona rayonnait. Et d’autant plus qu’il lui souriait à nouveau. Elle savait qu’il savait tout et qu’il ne serait pas fâché par ses essais, mais c’était quand même bien de le voir sourire encore. C’était comme un nouveau cadeau. Mais les cadeaux ne dispensaient pas d’écouter, au contraire, aussi la petite fille écouta-t-elle avec attention la réponse de l’homme. De toute façon, elle avait envie de l’écouter. Et, même si elle ne voyait pas de quels diplômes il pouvait bien parler, elle retint ce qui comptait : ils étaient importants et ils déterminaient la façon dont il fallait l’appeler.

« Docteur Toryn… » répéta sérieusement la fillette, à mi-voix, comme pour apprivoiser les syllabes.

Ca sonnait aussi bien que « Merlin l’Enchanteur », c’était sûr. Mieux même, parce que, si Merlin avait répondu aux questions du Roi Arthur quand il était petit, il n’était pas là pour répondre aux siennes. Alors que le Docteur Toryn si. Mais Catriona aurait préféré qu’il y réponde assis à côté d’elle, en tenant toujours sa main, plutôt qu’en se relevant… Un peu déçue, la gamine regarda sans bouger le Directeur se relever et se frotter le pantalon. Elle reprit juste sa main pour entourer à nouveau ses genoux qu’elle replia sous son menton. C’était la meilleure position pour écouter et elle comptait bien se concentrer sur ce que disait l’homme. Surtout que ce n’était pas très difficile, il parlait comme s’il racontait une histoire. Cat ne comprenait pas tout ce qu’il disait, mais elle se garda bien de l’interrompre. Peut-être qu’elle comprendrait avec la suite, comme avec Effie, ou sinon elle lui demanderait. Pourquoi c’était le pire Roi ? Il volait les sous des gens et les mettait en prison ensuite ? Comment on pouvait mettre un pays sous une coupe ? Elle en avait vu, des coupes, chez Grand-père, un pays rentrerait jamais dedans… Et comment on pouvait abandonner un pays ? Des gens, oui, mais les pays se débrouillaient bien tous seuls, non ?

Elle n’eut toutefois pas le temps de poser ses questions, puisqu’il se tournait vers elle pour continuer. Et là, Catriona faillit bien ouvrir la bouche pour protester. Si, elle avait écouté ! Il avait dit que l’armure avait été construite bien après que le Roi Arthur soit parti en Avalon avec Morgane… mais ça ne voulait pas du tout dire qu’il n’en avait pas eu une autre à lui avant ! Elle ne dit rien, pourtant, parce que la suite était incroyable. Comment ça, une tunique de cuir ? Et des fourrures ? Elle savait que le Roi Arthur n’avait peur de rien, mais… mais…

« Il avait pas d’armure du tout alors ? demanda-t-elle, incrédule, presque horrifiée. Mais… Et Perceval ? Et Lancelot ? Et Gauvain ? Ils en avaient, eux, hein ? C’étaient des chevaliers ! »

Que le Roi n’ait pas d’armure mais des fourrures pour être vu de loin, pourquoi pas, mais les chevaliers devaient en avoir une ! Un chevalier sans armure, c’était… C’était comme un chevalier sans cheval ! C’était pas un chevalier !

En tout cas, que Perceval ait eu une armure ou non, Cat était à présent sûre que celle dans le couloir n’était pas la sienne, puisqu’elle était à un certain Jean. Encore un Roi ? Mais elle n’était pas si belle que l’armure du Roi Richard, pourtant. Elle était toute cabossée, elle ne ressemblait pas une armure de Roi. Est-ce que c’était parce que c’était un mauvais Roi aussi ? Mais le Docteur Toryn venait de dire que c’était le pire que l’Angleterre pensait avoir connu… Bon, elle ne voyait pas comment un pays pouvait penser mais, en général, quand les grands disaient « penser », c’était pas pour de vrai.

« Euh… » laissa échapper la fillette à la question qui lui tomba dessus sans prévenir.

Elle fronça les sourcils, en réfléchissant. Elle ne connaissait pas de Roi Jean. Mais elle voulait répondre bien au Docteur Toryn. Il savait tout. S’il posait la question, c’était qu’elle devait savoir aussi. Sauf qu’elle était vraiment sûre de n’avoir jamais entendu parler d’un Roi Jean. Les deux mots n’allaient pas ensemble. Mais ils lui disaient quand même quelque chose. Concentrée, Catriona baissa le nez pour regarder le tapis comme s’il pouvait lui donner un indice et, à défaut, elle y vit brièvement danser quelques personnages – un ours, une poule avec une robe bleue, un renard – qui chantaient à propos d’un faux Roi. Et il s’appelait Jean. Mais ce n’était pas un vrai Roi avec une armure. Ca n’allait pas. Elle soupira.

« Je sais pas, avoua-t-elle, dépitée, en relevant les yeux vers le Docteur Toryn. Je connais pas de Roi Jean. Y a que le Prince Jean, mais c’était pas un Roi, sa couronne tenait même pas sur sa tête. Et puis, il prenait les sous des gens et après il les mettait en prison… »

La fin du dessin animé lui revint soudain et une lueur d’espoir éclaira son regard levé vers le Directeur.

« Mais il avait un frère ! Le Roi Richard ! Est-ce que c’est le Roi Richard de l’armure ? »

C’était moins bien que le Roi Arthur, sûr, mais c’était mieux qu’un Roi Richard qu’elle ne connaissait pas !
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Message par Toryn Culánn Jeu 24 Avr - 10:28

Il hocha la tête en l'entendant murmurer le nom qu'il lui avait donné, qu'il lui avait autorisé. Celui par lequel elle l'appellerait toujours, désormais, si elle était bien la petite fille sage qu'elle laissait entrevoir en elle-même. Sa façon de s'installer, genoux repliés sous le menton, pour écouter avait également quelque chose de terriblement mignon. Il avait décidément déjà vu un tic similaire chez une femme nue. Ce n'était pas le genre de pensée qu'il était raisonnable d'avoir en observant une gamine de six ou sept ans, mais Toryn, à ce stade, s'en fichait. Il était parti dans un monde de souvenirs chauds, brefs mais intenses, et il sentait bien que quelque chose lui échappait. Quelque chose d'important mais de vieux, d'oublié, d'ancien...
Quelque chose qui continuerait à lui échapper si la petite continuait à râler de la sorte. Il ne comprenait pas, d'ailleurs. Perceval, Lancelot, Gauvain, et tous ces crétins, tout Chevaliers qu'ils étaient, pourquoi auraient-ils forcément des armures ? Il n'allait pas être obligé de lui faire un cours d'étymologie en plus, si ? Ce n'était pas son travail ! C'était censé être la responsabilité de l'autre crétin de petit frère, ça, l'étymologie et la langue. La littérature. Non mais sérieusement, qu'est-ce qu'on leur apprenait aux gamins ? Il allait y avoir du boulot pour réparer les dégâts... causés par qui, par quoi ? Par des livres de contes ineptes ? Par le cinéma et la télévision ?

Il sourit lorsqu'elle lui prononça un unique mot de doute, et se replongea dans ses réflexions tandis qu'elle faisait de même. Cette mine qu'elle avait, les sourcils froncés, réfléchissant autant que son tout petit cerveau, en pleine croissance, en plein apprentissage, en était capable, il l'avait déjà vue. Il en était sûr. Et pas chez Moira Livingstone. Il avait vu bien des expressions sur cette femme, mais le froncement de sourcils, il était fier de pouvoir annoncer que ça n'en faisait pas partie. Alors, chez qui ? Il pouvait presque mettre un nom dessus... Presque...
Soudain, il réalisa, et il réalisa aussi pourquoi, malgré l'évidence, il n'avait pas réalisé plus tôt. Parce que la vérité était horrible, ignoble, inenvisageable. Inconcevable ! La gamine ressemblait pourtant, impossible de s'y méprendre, à... Faolán. Toryn se frotta les yeux discrètement pendant que la petite regardait par terre, et prit une grande et discrète inspiration. Il n'aimait pas du tout, du tout les implications de ce qu'il venait de découvrir. Car, si leur lien psychique signifiait que les deux frères partageaient bon nombre de sensations, ça ne restait jamais que ça : des sensations. Jamais, normalement, au grand jamais, n'avaient-ils partagé de femmes. Comme ils savaient plus ou moins forcément avec qui l'autre avait couché, jamais l'un ne venait empiéter sur le territoire de l'autre, ou ne se récupérait ses restes. Ça, c'était la théorie. Un accord tacite, maintenant que Toryn y songeait. Mais l'évidence, qui se trouvait devant ses yeux, prouvait que cet accord avait été rompu par Faolán, lequel ne s'était même pas protégé, le con. Il avait eu une gamine avec une des conquêtes de Toryn !
Il le lui ferait payer. Ooooh oui, il le lui ferait regretter, amèrement.

Le soupir de la petite lui rappela qu'il devait sourire, pour la forme, pour le décorum. Ce qu'il fit donc en écoutant la réponse, dépitée mais sincère, de la petite. Il y réfléchit par ailleurs très intensément. Un Prince Jean, dont la couronne ne tenait pas sur la tête. Ridiculisé, donc. Qui prenait les sous des gens et les mettait en prison. Il se retint de grimacer. Elle avait mis le doigt sur le bon, mais elle n'avait pas réfléchi suffisamment. Tsk. Il haussa un sourcil lorsqu'elle le regarda avec de la joie dans les yeux, se demandant si elle avait enfin fait le rapprochement possible entre un Prince et un Roi, mais non. Elle s'était souvenue du frère, le Roi Richard. il soupira profondément. Au moins, elle avait raison sur ce dernier point. C'était bien le Roi Richard de l'armure... Il devait bien reconnaître qu'un certain effort était là.

" Effectivement, c'est bien le Roi Richard a qui cette armure a appartenu. Et je ne sais pas ce que tu as vu sur le Prince Jean, mais c'est en grande partie faux. Personne n'a jamais eu de couronne qui ne lui tenait pas sur la tête. La chose aurait été des plus indignes... Et digne, la Royauté a toujours tâché de l'être. A défaut d'être Noble... "

Il soupira et glissa un regard mi-blasé mi-haineux vers Richard, ou plutôt vers son armure. Oh, il n'était pas le seul à blâmer, évidemment. Il y avait aussi Robin des Bois, un brigand qui n'avait même pas vécu à la même époque, et quiconque avait jugé bon de romancer son histoire et de tout mélanger, comme Chrétiens avec Arthur...
Il s'assit par terre, à côté de la petite, et commença son cours. Puisque de toute évidence, il le fallait.

" Le Prince Jean prenait les sous des gens, oui, mais il ne les mettait pas en prison ensuite. Parce que ça aurait été stupide, d'une part, et parce que ça aurait été cruel, d'autre part. Hors, Jean n'était ni stupide, ni cruel. Il était très malchanceux, par contre. Une de ses plus grandes malchances a été de naître comme le cadet de Richard. Ils étaient bien frère, comme tu l'as souligné. Richard, un jour, parce qu'il ne supportait pas l'Angleterre et ne voulait pas des responsabilités inhérentes à son règne, est parti. Pouf, comme ça, en croisade contre Saladin, pour des raisons aussi religieuses que stupides. Mais une Croisade, c'est une guerre, qui se passe loin, très loin. Et qui coûte cher, très cher. Alors, Jean, pour payer les bêtises de son frère, a dû augmenter les impôts, les taxes. Juste un peu, au début. Le temps d'épuiser le Trésor Royal. Mais ça n'a pas suffit. Parce que, en revenant des croisades, cette andouille de Richard a trouvé le moyen de se faire kidnapper. "

Il soupira, et ses épaules s'affaissèrent. La stupidité de Richard lui sortait par les yeux, les déboires de Jean lui étaient insupportables.

" C'est là que les choses ont vraiment commencé à dégénérer pour Jean, et c'est de là que vient, en partie, la Légende de Robin des Bois. L'autre partie vient de Robin lui-même, qui est né pourtant deux siècles plus tard environ. Enfin... Pour payer la rançon de son frère, Jean a dû lever des impôts vraiment injustes. Mais quel choix avait-il ? Il ne pouvait quand même pas laisser son frère, le Roi d'Angleterre, pourrir dans une sordide geôle portugaise. Jean est devenu très impopulaire. Et Richard, sa rançon payée, est rentré au pays en héros des croisades, acclamé par le peuple. Tu le crois, ça ? Et ensuite, il est reparti, comme il était venu, pour aller se faire tuer en France. Il était en train d'assiéger un fort, il a fait coucou à un défenseur sur les créneau qui était en train de le viser avec une arbalète, et il s'est fait tirer dessus. "

Il désigna l'armure de la main.

" Tu remarqueras qu'il n'y a ni trou ni trace de sang sur l'armure. Il ne la portait pas. Tu imagines un peu la stupidité du bonhomme ? Tu irais, toi, faire coucou à un ennemi armé et malveillant, toute nue ? Non, hein ? Il faudrait vraiment être stupide... "

Il tourna le regard vers la gamine, de nouveau très sérieux.

" Maintenant. Concernant le Prince Jean. Tu n'as pas réfléchi assez. Que penses-tu qu'il lui soit arrivé après la mort de son frère, mmmh ? Réponds juste, et nous reparlerons d'Arthur et de ses Chevaliers. Je pourrai peut-être même te montrer quelque chose de très intéressant. "

Malgré tout son sérieux, il y avait de la malice dans son regard. Il s'attendait à ce que la fille de Faolán soit au moins aussi stupide que son père, mais elle avait jusqu'ici démontré une certaine intelligence, même si elle n'allait pas au bout des choses. Elle pouvait encore le surprendre.
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Message par Catriona Livingstone Sam 10 Mai - 12:29

Un sourire ravi éclaira le visage de Catriona quand le Docteur Toryn confirma que le frère du Prince Jean était bien le Roi Richard de l’armure. Elle le connaissait, donc, c’était bien, même si le dessin animé ne le présentait pas comme le « pire Roi que l’Angleterre ait jamais connu ». Tout le monde était content de le voir à la fin, même s’il n’était pas aussi bien que le Roi Arthur. Mais lui n’avait pas d’armure, le Docteur Toryn avait dit. Les livres avaient faux. Et le dessin animé aussi, pour le Prince Jean, puisque le Directeur disait qu’il n’avait jamais eu de couronne qui ne lui tenait pas sur la tête. Un peu déçue – pourquoi le dessin animé et les livres racontaient des choses pas vraies aussi ? – Cat continua à écouter avec attention mais la suite lui paraissait beaucoup moins simple à comprendre. Elle ne voyait pas de quoi il parlait en disant que la royauté était digne ou noble ou pas… La royauté, c’était le Roi, non ? Et le Roi, ben c’était le Roi et c’était tout…

La fillette ne chercha toutefois pas à creuser la question parce que le Docteur Toryn s’asseyait de nouveau à côté d’elle. Toute contente, Cat reposa son menton sur ses genoux, en fixant son regard sur le Directeur comme si cela pouvait l’aider à ne pas manquer une seule des paroles qu’il allait prononcer. Il savait tout, comme Merlin, il expliquait tout et il répondait à toutes les questions, même celles qu’elle n’avait pas encore posées. Aucun livre et aucun dessin animé ne pouvait faire ça. Même Effie ne pouvait pas. Et si elle ne comprenait pas tout, ça ne la dérangeait pas. Le Docteur Toryn expliquerait ensuite, elle en était sûre.

Alors, le Prince Jean prenait les sous des gens mais ne les mettait pas en prison parce qu’il n’était pas méchant. Stupide et cruel, ça voulait dire méchant. Comme dans le dessin animé où il gardait les sacs de pièces rien que pour lui. Mais c’était faux, donc. Catriona ne savait pas ce que c’étaient que les inhérentes, ni qui était Saladin et pourquoi il fallait lui faire une croisade, mais elle comprit sans peine que le Prince Jean ne gardait pas les sous pour lui. Ils étaient pour faire la guerre. C’était pas bien, la guerre, mais ce n’était pas sa faute. C’était celle du Roi Richard. Comme pour se faire kidnapper. C’était de sa faute ça aussi ? Un peu surprise – mais c’était pas de sa faute quand on se faisait kidnapper, si ? –, Cat faillit poser la question à haute voix, mais le Docteur Toryn soupirait et semblait soudain tout triste, donc elle garda le silence. A la place, elle détacha juste sa main de ses genoux pour la poser sur le bras du Directeur, pour qu’il soit moins triste, tout en écoutant avec attention la suite. Les grands aimaient bien qu’on les écoute, ça le consolerait sûrement. Et puis, elle aimait bien l’écouter de toute façon.

La suite parlait de Robin des Bois, mais qui était pas avec le Prince Jean en fait. Comme le Roi Arthur qui n’avait pas d’armure en vrai. C’était compliqué, quand même. Comme le fait que Jean était gentil en vrai puisqu’il voulait sauver son frère – Catriona ne savait pas ce qu’était une sordide geôle mais ça avait pas l’air sympa – mais que les autres l’aimaient pas pour ça. C’était pas juste, tout de même. Et c’était un peu bête de repartir tout de suite en France quand on venait de rentrer à la maison… Cat reporta son regard vers l’armure désignée pour constater que, en effet, il n’y avait pas de trace dessus et ne put donc que hocher la tête avec sérieux. Ne pas mettre son armure en guerre, c’était stupide. D’ailleurs, les vrais chevaliers mettaient toujours leur amure. Enfin… sauf quand ils en avaient pas, comme le Roi Arthur. Ca aussi, c’était pas juste. Sûr que le Roi Arthur aurait mis son armure s’il en avait eu une, alors que le Roi Richard qui en avait une toute belle la mettait même pas !

« Euh… » lâcha à nouveau la petite fille alors que la question du Docteur Toryn la sortait de ses pensées pour la ramener sur terre et à l’instant présent.

Cette fois, pourtant, elle n’eut pas besoin de réfléchir très longtemps ou d’essayer de mobiliser ses souvenirs. Elle savait ce qui se passait quand un Roi mourait, donc ça devait être pareil pour le frère du Prince Jean puisque c’était le Roi Richard.

« Quand un Roi meurt, son fils devient Roi ! répondit donc Cat sans hésiter… avant de réaliser que c’était un truc qui manquait dans l’histoire du Docteur Toryn. Mais… il avait pas de fils, le Roi Richard, si ? Tu l’as pas dit. »

Elle fronça à nouveau les sourcils, tout à sa réflexion, sans réaliser qu’elle ne s’était pas forcément adressée au Directeur comme l’aurait voulu Effie. Mais la question était plus importante. Si le Roi Richard n’avait pas de fils, il fallait quand même un Roi et donc…

« C’est son frère qui est devenu Roi, alors, hein ? Le Prince Jean… »

Elle écarquilla les yeux alors qu’elle réalisait, avant d’adresser un grand sourire au Directeur.

« Il est devenu le Roi Jean, alors ! Celui de l’armure du couloir ! s’exclama-t-elle, contente, avant de perdre un peu sons sourire. Mais elle est toute moche pas brillante son armure… c’est pas juste, alors. »

Le Roi Richard avait fait rien que des bêtises mais il avait une belle armure, lui !
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Message par Toryn Culánn Mer 14 Mai - 17:34

Il l'aimait bien, en fait, la gamine. Son sourire était tout simplement charmant, presque rayonnant. Elle finirait Lumineuse si elle continuait comme ça, mais il l'aimait bien quand même. Après tout, personne n'était parfait. Lorsqu'elle prononça son 'Euh', il comprit qu'elle mettrait encore un petit moment à aller jusqu'au bout du raisonnement. Si elle y parvenait. Il se permit, du coup, une petite excursion en terrain connu, pour fouiller des souvenirs qui n'étaient pas les siens, à la recherche de la confirmation de ce qu'il soupçonnait déjà. Il était étrange qu'il ne se soit pas rendu compte plus tôt que son frère lui avait piqué une conquête, d'ailleurs. Faolán était quelqu'un de plus physique qu'intellectuel, et n'avait en aucun cas les pouvoirs nécessaires pour cacher quoique ce fut à Toryn. L'inverse n'était pas tout-à-fait vrai, et pour le coup Toryn savait, de fait, juste à quel point cacher quelque chose à son jumeau était compliqué lorsqu'on en avait le pouvoir. Alors sans...
Lorsque Faolán avait couché avec Moira, Toryn aurait dû l'apprendre aussitôt. Peut-être même assister à la scène. Sûrement, s'il l'avait voulu, en fait. L'aurait-il voulu ? Probablement pas. L'avait-il occulté ? Peut-être. Mais maintenant, il voulait savoir. Il voulait savoir si cette gamine qui se tenait devant lui était bien sa nièce. C'était important, parce que sinon il ne pourrait pas faire de favoritisme efficace.

Il secoua doucement la tête lorsqu'elle posa sa question, n'ouvrant pas la bouche pour autant. Il voulait bien lui indiquer qu'elle était sur la bonne piste, mais pas non plus l'aider trop. Richard avait bien eu un enfant, mais illégitime, et donc qui n'avait aucune prétention au trône. Il ne servait à rien dans son histoire, à peine plus dans l'Histoire, et il n'y avait aucun intérêt à embêter la gamine avec ça. Il la laissa donc réfléchir aux implications de l'absence de fils dans l'histoire pour continuer ses recherches, qui jusqu'ici étaient infructueuses. C'était étrange. Il était facile, à partir de la date de naissance de la gamine, d'estimer sa date de conception, à un mois dans les deux sens près. Et Faolán n'avait pas approché de Moira, à aucun moment, aux cours de ces quelques mois que Toryn fouillait. Il semblait même que Faolán Culánn n'avait en fait jamais croisé la route de Moira Livingstone. De plus en plus étrange. Si la gamine n'était pas sa nièce, alors qui était-elle ? Sa demie-sœur ? Était-il possible que son bon à rien de père ait séduit la mère de Catriona, vieux et décrépit qu'il était ? Était-il seulement en vie à ce moment ?
Tout cela n'était-il pas beaucoup plus simple que Toryn ne se le figurait ?

Il fut ramener au présent par la bonne réponse de la gamine. Le Prince Jean, couronné suite à la mort stupide de son frère, devint le Roi Jean. Il répondit au sourire de Catriona par un sourire de son cru, chaleureux et fier, ravi d'entendre une bonne réponse, tandis qu'elle continuait sur l'armure du couloir, celle qui était laide, il fallait bien le reconnaître, surtout en comparaison avec celle de son grand frère. Ainsi allait la vie... Il soupira, sourire toujours aux lèvres.

" Eh non. La vie est profondément injuste envers les gens. Richard, qui détestait son pays et qui a rendu sa population misérable, fut acclamé en héros à son retour des croisades. La ruine de l'Angleterre, qu'il a soigneusement travaillé, est retombée sur le dos de Jean, à qui l'on a tout reproché. Richard Cœur de Lion, et Jean Sans Terres... Il n'y a aucune justice dans leur histoire, mais ce n'est pas le but. La leçon la plus importante de cette histoire, pour moi, est la suivante : Jean a fait tout ce qu'il a pu pour aider son frère. Pour le sauver. Son frère lui a répondu avec mépris. Mais malgré tout ce que Richard pouvait dire, ou faire, ou dépenser, il me semble que Jean l'aimait. Tu ne trouves pas ? "

La notion d'amour fraternelle était relativement vague pour Toryn, même s'il y avait quelque chose qu'il comprenait très bien, et à quoi il adhérait plus que tout : les liens du sang étaient importants, et devaient être respectés. Et, pour l'œil extérieur, cette corvée dont on s'acquitte sans rechigner, peu importe les innombrables défauts dont l'autre est affublé, n'est-ce pas de l'amour ? Richard ne l'avait pas compris, mais Jean l'avait accepté. Tout comme Toryn l'acceptait, allant jusqu'à aimer son père et son frère, sans pour autant être sûr que Faolán comprenait.
Il soupira de nouveau, cachant ce soupir dans un grognement pour se relever. Il avait fait une promesse à la petite, et il entendait bien la tenir. Qu'elle vienne de son frère ou de son père, elle était de son sang, et il lui devait amour et respect. Un devoir facilité par le fait que, à première vue, elle le lui rendait bien. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever à son tour.

" Étant donné que tu as très bien répondu, nous allons comme promis parler d'Arthur, maintenant. Pour cela, j'ai quelque chose de très précieux à te montrer. "

Une fois la gamine debout, il l'entraina dans une petite salle sur le côté, au centre de laquelle trônait, dans une vitrine, une épée ancienne. Légèrement rouillée malgré un entretien visiblement régulier et poussé, l'outil semblait particulièrement vieux. L'acier en était simple, et encore aiguisé. La poignée était solide, et la garde, étrange, comportait un espèce de crochet sur un côté. De l'autre, il y avait à la place un tout petit bout de métal, visiblement inutile, mais qui avait probablement été un crochet également, dans une autre vie. Toryn alluma deux lampes, une situé sous l'épée, et l'autre au-dessus, pour l'illuminer et permettre à Catriona de mieux l'observer. Se tournant vers elle avec un petit sourire, il lui posa une nouvelle question.

" Alors, à ton avis. De quelle épée s'agit-il ? A qui a-t-elle appartenu ? "

Toryn voulait bien être sympa avec la gamine, mais il restait un enseignant, surtout ces derniers temps. Les questions et la réflexion individuelle primaient sur le fait de simplement fournir un savoir.
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Message par Catriona Livingstone Lun 7 Juil - 16:17

Le Docteur Toryn ne disait pas si elle avait bon, mais ce n'était pas nécessaire. Son sourire était une réponse à lui tout seul. C'était un sourire encore mieux que celui d'avant. Un sourire qui était un cadeau encore plus beau que celui d'avant. Et qui donnait envie de sourire encore plus en réponse. Donc elle avait forcément bon. Aussi Catriona, toute fière, ne se départit-elle pas de son sourire – qui s'élargit même, plutôt – avant de reposer son menton sur ses genoux pour écouter la suite des paroles de l'homme. Il disait que ce n'était pas juste pour le Prince... le Roi Jean, donc elle avait raison pour ça aussi, même si, là encore, elle ne comprenait pas tout. Une ruine, c'était un vieille maison toute cassée, non ? Mais l'Angleterre, c'était un pays, pas une maison, et elle n'était pas cassée. Mais bon. Ça devait encore être une façon de parler propre aux grands et puis ce n'était pas trop grave. Parce qu'elle reconnaissait les noms maintenant : Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre. Et que le Docteur Toryn posait une nouvelle question. Importante, elle aussi. Très importante.

La petite fille, de nouveau sérieuse, hocha gravement la tête.

« Si. C'est obligé. Parce que c'était son frère. Comme Mère qui aime Oncle Nathair, même quand il fait des bêtises. »

Mère se fâchait souvent contre Oncle Nathair, c'était donc qu'il faisait des bêtises. Parce que, même si elle ne souriait pas souvent, Mère, elle ne se fâchait pas quand on était sage. Mais, même quand Oncle Nathair faisait des bêtises, il pouvait venir manger chez Mère, parce qu’elle l’aimait quand même. Effie avait bien dit que ce n’était pas parce que Mère se fâchait qu’elle ne l’aimait plus, donc ça devait être pareil avec Oncle Nathair. Ou bien ils mangeaient tous ensemble chez Grand-père. Qui faisait parfois des bêtises aussi, d'ailleurs, puisqu'il fâchait Mère tout pareil.

Plongée dans ses réflexions, Cat revint à l'instant présent quand le Docteur Toryn laissa échapper un grognement. Elle leva un regard interrogateur vers lui tandis qu’il se levait, un brin déçue à nouveau qu’il ne reste pas assis à côté d’elle. Mais la déception disparut aussi vite qu’elle était venue, remplacée par un nouveau sourire, quand il lui tendit la main pour qu’elle se lève à son tour tout en parlant du Roi Arthur. Concentrée sur la question du Roi Jean, elle avait oublié qu’il avait promis de parler du Roi Arthur ensuite, mais c’était une raison de plus pour ne pas rester assise – comme si la main tendue ne suffisait pas. La petite fille attrapa donc les doigts du Directeur et garda les siens bien serrés autour même une fois debout.

« Qu’est-ce que c’est ? » ne put-elle s’empêcher de demander en le suivant dans la salle d’à côté, curieuse et un peu impatiente.

Elle n’eut pas à attendre longtemps, heureusement, et s’approcha sans se faire prier de la vitrine, en se haussant sur la pointe des pieds pour mieux voir tandis qu’il allumait les lampes. Et c’était…

« Ooooh ! » exhala Cat, dans un long soupir émerveillé.

… une épée ! Une vraie épée de vrai de vrai ! Moins brillante que l’armure du Roi Richard, on aurait dit qu’elle était même plus vieille que les autres armures du couloir. Mais ça devait être normal, parce que le Docteur Toryn avait dit que les armures avaient été construites après que le Roi Arthur soit parti en Avalon. Et là, on parlait du Roi Arthur. Donc la réponse à la question était facile !

« C’est l’épée du Roi Arthur, hein ? T’as dit qu’on allait parler de lui ! C’est Exa… Esca… l’épée qui était dans le rocher et qu’il a retirée pour que tout le monde sache que c’était lui le Roi. »

Effie lui avait raconté. Et le dessin animé aussi. Mais le nom de l’épée était définitivement trop compliqué à dire.
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Message par Toryn Culánn Lun 21 Juil - 17:16

Il fut surpris de l'entendre être du même avis que lui. Sur le sujet de l'Amour Fraternel. Il fallait croire qu'elle n'avait pas trop souffert des gènes pourris de son père. Son père à elle, son père à lui... Non, plus il y songeait, plus il réalisait que c'était encore plus absurde que de penser que Faolán aurait pu coucher avec la mère de la jeune fille. C'était impensable, tout simplement. Principalement parce que le penser était une insulte à la mère de la gamine, cette mère dont elle parlait avec tant d'amour, de douceur, et surtout de respect. En voilà une gamine dont l'éducation avait été irréprochable en tous points. C'était même impressionnant, étant l'ère moderne et la mode de la permissivité, de l'abandon parental, et de l'abus enfantin. Non, vraiment, cette gamine était tout bonnement merveilleuse. Il aurait été fier d'être son père.
Son père...
Maintenant qu'il y pensait...
Il y avait une solution, une explication toute simple, pour expliquer les traits de la gamine.
En dehors de son jumeau, en dehors de son bon à rien de père, et simplement à partir de ce qu'il savait.
Une solution tellement simple qu'elle le regardait, là, droit dans les yeux, avec son petit visage tout mignon et sa face d'ange et ses grands yeux bleus et sa question qui le ramenait à la réalité.

Il fronça les sourcils et secoua la tête, doucement, pour se remettre les idées en place. Elle n'avait pas sérieusement posé la question, évidemment, pas elle. Elle était plus intelligente que ça. Elle savait qu'il ne répondrait pas.
En fait, la maîtrise de la rhétorique à un si jeune âge n'était jamais qu'une preuve de plus de l'incroyable intelligence de la gamine. C'était aussi simple que ça.

Son exclamation de surprise et de plaisir fit sourire Toryn, qui lui-même avait un large - enfin, pour ses standards, la relativité s'appliquant à bien des niveaux - sourire sur les lèvres en l'observant, en la regardant s'épandre, s'émerveiller, s'extasier... Il aimait beaucoup cette petite, comme une part de lui-même. Et peut-être était-ce ce qu'elle était, d'ailleurs. Sûrement, même. Cette pensée n'arriva même pas à lui arracher son sourire. Il avait merdé, il le sentait bien, quelque part. Mais si cette gamine devait être sa pire erreur...
Il fallait qu'il merde plus souvent.

Il commença à sourire de plus belle en entendant la réponse à sa question. La gamine était intelligente, et capable de connexions logiques très simple. Il grinça des dents en l'entendant massacrer le nom d'Excalibur, cependant. Non pas que la prononciation soit si importante, non pas qu'il ne comprenne pas le fait que la gamine ne puisse prononcer correctement. Mais ce n'était pas Excalibur. La gamine était intelligente, mais très mal éduquée. Ce qui était dramatique, étant donné qu'elle avait réussi à identifier l'épée, était qu'elle se trompe sur son nom. Non pas qu'elle confonde, mais il doutait sincèrement qu'elle ait déjà entendu le nom correct. Il retint un soupir et s'accroupit à son côté, posant une main sur son épaule et tâchant de retenir son sourire, prenant son visage sérieux pour le cours qui allait suivre, pour qu'elle comprenne à quel point c'était important.

" Tu as presque bon. Il s'agit bien de l'Epée du Rocher. Myrddin, le grand Enchanteur, l'avait plantée dans un rocher et répandu la rumeur selon laquelle celui qui parviendrait à s'en emparer serait l'élu des Dieux. Et il attendit, patiemment, que quelqu'un y parvienne, pour lui prêter sa force, sa sagesse, et son savoir, et l'aider à devenir le meilleur des Rois qui soit. Cet homme, c'était Arthur Pendragon. Un fils illégitime du Roi Uther Pendragon, élevé dans une ferme. Un homme simple et proche du peuple, pas imbu de son pouvoir et de son titre comme l'était, par exemple, Richard. Non, Arthur était noble de cœur et d'esprit. Et c'est ainsi qu'il ôta l'épée. Mais ce n'est pas Excalibur, comme tu sembles le supposer. Il s'agit en réalité de Caledfwich. "

L'enseignement avait ses limites, et la gamine avec les étoiles dans les yeux méritait de garder lesdites étoiles. Aussi ne lui avait-il pas dit la vérité. Il ne lui avait pas dit que Myrddin avait créé Arthur, de toutes pièces, dans une expérience eugénique portée sur plusieurs siècles. Il ne lui dit pas que Myrddin était un Empereur, et qu'il n'avait besoin d'un Roi que pour affirmer son règne sur les Hommes à travers ce dernier, comme il régnait sur la Création. Il ne lui dit pas qu'Arthur n'aurait jamais pu ôter l'épée si Myrddin n'avait pas été présent pour lever le sortilège qui la coinçait dans la roche. Non, il ne lui dit rien de tout ça. Il préférait la regarder briller, s'extasier, s'émerveiller, devant une légende qui était bien plus belle, bien moins sordide, que la vérité sur son ancêtre.

" Excalibur fut confiée à Arthur par Viviane, la Dame du Lac, justement parce qu'il ne pouvait pas se battre avec Caledfwich. Cette dernière représentait son règne, plus encore que sa couronne, et il ne pouvait prendre le risque de la casser. Après tout, ce n'était jamais qu'une épée ordinaire, et qui avait subi un séjour très traumatisant - pour une épée - dans un rocher. Arthur, pourtant, se battit avec Caledfwich, à quelques reprises. Quand il voulait épargner son adversaire et avait peur du pouvoir d'Excalibur. "

Il secoua la tête, doucement, comme en désapprobation.

" Et il la cassa, comme prévu. Il s'enfuit du champ de bataille, ce jour-là, et les morceaux furent récupérés. Mordred forgea à nouveau l'épée, et voulut s'en servir pour réclamer son dû, le Royaume de Bretagne. Il était le fils d'Arthur, après tout, et il avait l'épée. Caledfwich, l'épée du Rocher, la preuve qu'il était l'élu des Dieux ! Alors il se battit contre Arthur, à Cameloth, pour le trône, et il mourut, blessant gravement Arthur et cassant Caledfwich dans le même temps. Arthur fut, comme tu le sais, emmené à Avalon. Les morceaux de l'épée disparurent, pendant un temps... mais comme tu peux le voir, ils ne disparurent pas éternellement. "

Il lui pressa doucement l'épaule. La suite était importante.

" La Légende dit que celui qui retrouvera les morceaux et reforgera l'Epée sera la Réincarnation d'Arthur, le Roi Légitime de toute l'Île de Bretagne. "

Il pointa l'épée du doigt.

" Est-ce que tu comprends ce que ça signifie ? "

Il espérait qu'elle comprenne, vraiment.
Parce que s'il avait raison, il était en présence de la Princesse de Bretagne.

Rien que ça.
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