Harvest Moon
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-27%
Le deal à ne pas rater :
-27% sur la machine à café Expresso Delonghi La Specialista Arte
399.99 € 549.99 €
Voir le deal

Le Monde Merveilleux des Livres

2 participants

Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Catriona Livingstone Ven 14 Mar - 21:25

Lundi 25 août 2014

Petit à petit, sournoisement, la rentrée approchait. Mais Catriona ne s’en faisait pas. Sa nouvelle école était spéciale, avait dit Effie, c’était Mère qui l’avait choisie exprès. Et la petite fille n’avait aucune raison de ne pas le croire, surtout qu’elle l’avait vue. C’était un château ! Plus grand et plus beau que la maison de Grand-père ! Forcément que c’était spécial ! Et puis, elle avait une maison rien qu’à elle aussi. Enfin, à elle et à Effie… et à Percy, bien sûr. C’était une raison supplémentaire pour ne pas penser et s’inquiéter de la rentrée : il fallait s’occuper de Percy. Et, quand ce n’était pas le cochon d’Inde, c’était autre chose. Par exemple, découvrir le village.

Ravie de se promener, Catriona donnait sagement la main à sa gouvernante pendant qu’elles déambulaient dans les petites rues de Dunwatch. Effie l’avait déjà emmenée au centre commercial, bien sûr, mais ce n’était pas pareil. Au village, il y avait des jolies petites maisons en pierre et une jolie petite église. Cat ne voyait pas trop l’intérêt de l’église à part pour les dessins colorés sur les fenêtres, mais elle était jolie. Et, plus loin, un cinéma. Elles pourraient aller voir des films, ce serait bien. Et encore plus loin… une bibliothèque ! Dès qu’elle eut déchiffré l’écriteau qui indiquait l’utilité du bâtiment, la fillette lâcha la main d’Effie pour la poser sur la poignée de la porte… qui ne bougea pas.

Déçue, Cat laissa retomber sa main et baissa la tête.

« C’est fermé, Effie.
- Pas pour longtemps, Kitty, regarde. »

La petite fille releva le nez pour jeter un œil à ce que voulait lui montrer sa gouvernante. Le doigt d’Euphemia soulignait un petit papier intitulé Horaires d’ouverture.

« Ca ouvre à 14 heures pendant les vacances. C’est bientôt l’heure, Sweetheart. On va faire un petit tour et on revient ensuite, d’accord ? »

Rassérénée, Cat hocha la tête et reprit la main de la jeune femme qui reprit sa marche en direction du Parc. Elles en terminaient le tour quand le son des cloches de la petite église leur parvint. Aussitôt, Catriona lui trouva une utilité supplémentaire, autre que l’affichage des jolis vitraux.

« C’est l’heure ! » s’écria-t-elle.

La petite fille lâcha la main d’Effie et, sans prêter attention aux appels, partit en courant dans la rue qui menait à la bibliothèque. L’avantage, c’est qu’il n’y en avait qu’une et qu’elle était toute droite. L’inconvénient c’était que ce n’était pas tout prêt et que Cat, même si elle courait plus vite que sa gouvernante – pas difficile – n’était pas vraiment une sportive. Elle était donc très essoufflée en arrivant à la porte du bâtiment, mais cela ne l’empêcha pas d’ouvrir la porte qui, cette fois, ne résista pas, et de saluer la première personne qu’elle rencontra à l’intérieur. Avec plus de bonne volonté que de souffle toutefois.

« Bon… jour… Mon… sieur… »

Elle s’interrompit, pour reprendre sa respiration mais, surtout, parce qu’elle venait de noter un truc bizarre. Les cheveux de l’homme étaient aussi blonds que ceux d’Effie mais avec une mèche blanche comme ceux de Grand-père. Jamais elle n’avait vu ça. C’étaient les vieux qui avait les cheveux blancs, mais ils étaient tout blancs dans ce cas… Peut-être que l’homme était un peu vieux alors ?

« Est-ce que vous avez… des livres sur les dragons ? S’il… vous plaît ? demanda donc Cat. Et sur le Roi Arthur ? »

Dehors, Euphemia atteignait juste la porte de la bibliothèque.
Catriona Livingstone
Catriona Livingstone
Have a break, have a cute Cat

Messages : 102
Date d'inscription : 11/03/2014
Habitat : En rêves
Clubs : Musique ?

Feuille de personnage
Ecole: Illusion
Alignement: Sans
Majeure/Mineure: N/A

https://sublimescreatures.probb.fr/t59-petit-aristochat-deviendra

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Dampierre de Maupertuis Lun 17 Mar - 16:26

Petit à petit, inexorablement, la rentrée approchait. Et Dampierre s'en faisait, beaucoup. Non seulement le CDI n'était pas prêt - pas autant qu'il l'aurait voulu, en tous les cas -, mais en plus il devrait bientôt abandonner la bibliothèque. Et, techniquement, la Bibliothèque aussi, le passage secret menant à la deuxième se trouvant sous la première. Il y avait, bien entendu, d'autres passages secrets, mais pas à Dunwatch. Il y en avait un à Cunault, par exemple. Une ville française - si on pouvait appeler ça une ville, au même titre que Dunwatch -, qui était reliée à Dunwatch par des souterrains. Dampierre avait halluciné en apprenant ça. Il s'était résolu, un jour, à prendre le temps de vérifier ça, et d'aller visiter ses confrères. Un jour. Lorsqu'il aurait du temps à prendre. Pendant les vacances, peut-être ? En tous cas, après cette satané rentrée, qui approchait et approchait, à grands pas. Il fallait qu'il s'en débarrasse. Le seul moyen, bien sûr, de faire ça, était de s'y préparer efficacement et proprement. Ce qu'il faisait. Tous les matins.

Tous les matins, parce que l'après-midi était réservé à la bibliothèque de Dunwatch. Il quittait le Château entre midi et 14h, se trouvait quelque chose à manger - parfois un sandwich qu'il allait partager avec Tinker, au fin fond de la Bibliothèque -, et se rendait à la bibliothèque, soit en avance sur l'horaire, soit très en avance sur l'horaire. Et des fois, en préparant l'ouverture, il soupirait. Comme aujourd'hui. Il avait entendu, très clairement, la poignée de la porte du bâtiment jouer. Quelqu'un essayait d'entrer. Encore un qui n'avait pas lu l'écriteau, ou n'avait pas l'heure, ou s'en fichait. D'une seconde à l'autre, il allait entendre des coups frappés contre la porte, et une voix réclamant qu'il ouvre sur l'heure. Et il l'ignorerait, comme d'habitude. Ces moments où il était là, avant l'ouverture, et où les volets et les portes étaient fermés, où il était seul maître à bord... C'était dans ces moments-là que Tinker jetait un œil à la bibliothèque normale. Il était le garant que rien ne lui arriverait, et que personne ne la verrait. Et comme d'habitude, au moment d'ouvrir, à l'heure, ça lui vaudrait de se faire traiter avec plus ou moins de dédain, par des réactions allant de "Enfin !" à "Vous auriez pu faire un effort, puisque vous étiez là !", sur une variété de tons différents.
Aujourd'hui, cependant, semblait devoir être différent. Pas de coup sur la porte. Des voix étouffées, mais pas de coup. Et des pas qui repartaient ? Incroyable ! Probablement des gens du Château. Des gens qui soient capable de lire et de réagir avec politesse et bon sens, il n'en connaissait pas beaucoup dans le coin. Il haussa les épaules, montra la grande horloge à Tinker - il serait bientôt l'heure, elle ne pouvait pas traîner -, cette dernière lui emprunta un livre dont il anti-data la sortie pour ne pas avoir de problème avec un éventuel chieur, et lui ouvrit le passage vers la Bibliothèque. Il le refermait lorsqu'il entendit les cloches de l'église.

Avec un léger empressement, il se dirigea vers la porte pour l'ouvrir. Non pas qu'il mit un point d'honneur à se montrer ponctuel, mais il était persuadé que les voix qui avaient attaqué la poignée reviendrait, dès l'ouverture. Et il était curieux. il voulait savoir à qui les voix appartenait. Dunwatch était, après tout, un petit village, et toute nouveauté était bonne à prendre. Il déverrouilla donc et alla s'installer au comptoir, attendant. Et attendant encore. Et attendant toujours. OK, il devait bien l'admettre, il devenait impatient, là. Certaines personnes n'avaient tout bonnement aucun sens de la ponctualité ! Finalement, il finit par les entendre. Les bruits de pas, de plus en plus vite, sur les pavés. Quelqu'un courrait vers lui ! Un enthousiaste, un vrai ! et poli en plus ! Dampierre avait décroché le jackpot !

Lorsque la porte s'ouvrit, il cru d'abord à une mauvaise blague, ne voyant personne, puis baissa les yeux vers la petite voix aiguë et essoufflée qui le saluait, péniblement, depuis le sol, au tout du moins depuis un endroit très, très près du sol. Une gamine. Son client était une gamine. Une bien élevée, toujours. C'était ça de gagner. Et une asthmatique, ce qui était gênant. A moins qu'elle ne soit essoufflée par la course effrénée qu'il lui avait semblé entendre. Il fouilla sous son comptoir, et en sortit un gobelet en plastique et une bouteille d'eau. Il combina l'un avec l'autre pour obtenir un gobelet plein d'eau, et il passa devant son comptoir pour s'accroupir à moitié et le tendre à la gamine. Entre-temps, elle avait déjà demandé ce qu'elle cherchait. Au moins, elle savait ce qu'elle voulait, la gamine. Il fallait bien lui reconnaitre ça.

" Respire, gamine, respire. Et boit un peu, ça te fera du bien... Le Roi Arthur, tu dis ? Et les Dragons ? Voyons... "

Il se releva et nota du regard la femme qui entrait maintenant, à la suite de la petite. Sûrement sa mère. Très certainement la deuxième voix. Celle qui n'avait pas essayé la poignée, mais lu le panneau. Il lui adressa un signe de tête en guise de salut avant de se reconcentrer sur la requête qu'on lui avait faite.

" Voyons... J'ai la plupart des écrits de Chrétien de Troyes, comme la Romance de Lancelot, par exemple... J'ai des ouvrages de fantaisie comme les Héritage, avec des dragons dedans... Viens, suis-moi, on va jeter un coup d'oeil à tout ça. "

Il aurait pu citer les œuvres de MacAffrey et fils, mais ce n'était techniquement pas des dragons, ou du moins pas ceux qui semblaient subjuguer la gamine. Il valait mieux les passer sous silence. D'ailleurs...

" Dis-moi... Qu'est-ce que tu as déjà lu ? Que je ne sorte pas des livres pour rien... "

Question intéressante à son sens, et raison largement nécessaire et suffisante.
Dampierre de Maupertuis
Dampierre de Maupertuis
Croquemitaine en gants blancs

Messages : 88
Date d'inscription : 07/03/2014
Age : 39
Habitat : Château
Clubs : Musique

Feuille de personnage
Ecole: Culánn
Alignement: Neutre
Majeure/Mineure: Gardien/Documentaliste

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Catriona Livingstone Mar 18 Mar - 23:44

Tâchant toujours de retrouver son souffle, Catriona accepta le verre d’eau que lui tendait l’homme et le porta à ses lèvres sans protester. L’homme parlait un peu bizarrement, mais pas au point qu’elle ne le comprenne pas, et c’était plutôt joli à entendre. Et, surtout, elle avait pu poser sa question, c’était le plus important, et il n’y avait donc plus aucune raison pour qu’elle n’obéisse pas sagement. La fillette se contentait donc de hocher la tête pour bien confirmer sa demande, quand la porte s’ouvrit sur une Euphemia rougissante et haletante.

« Catriona… Ne refais plus jamais ça ! gronda-t-elle d’un ton qui rappelait beaucoup Mère en colère, avant de se reprendre : Bonjour Monsieur. »

Le nez jusque-là plongé dans son gobelet, Cat releva la tête pour offrir un sourire désolée à sa gouvernante tandis qu’elle s’approchait. Si elle saluait le monsieur à la mèche blanche, alors elle n’était plus fâchée. Normal : Effie n’était jamais vraiment fâchée et jamais très longtemps, pas comme Mère. Aussi la petite fille se concentra-t-elle à nouveau sur ce que disait l’homme. C’était important, il répondait à sa question ! Même si les noms qu’il prononçait ne lui disaient absolument rien ou presque.

« Je connais Lancelot ! » déclara la gamine, contente, en emboîtant le pas à l’homme puisqu’il lui disait de la suivre.

La question suivante était plus compliquée cependant. Du moins demandait-elle plus de réflexion pour répondre, et Cat se tut quelques instants pour se remémorer ses dernières lectures en faisant tourner son gobelet vide dans ses mains.

« Euh… Je me souviens pas comment ils s’appellent… Y avait le bébé dragon Paco qui devait retrouver ses parents (1). Et puis aussi Valentin qui savait pas cracher du feu (2). Et Effie m’en a lus plein aussi mais je me souviens pas de tous. Ils avaient des jolis dessins. »

Derrière la gamine qu’elle avait suivie, Euphemia hocha la tête.

« C’étaient surtout des livres illustrés pour les enfants, précisa-t-elle.
- Mais j’ai eu aussi un gros livre rouge pour mon anniversaire, avec plein de trucs sur les dragons. Il s’appelle… Dragon… euh… »

Incapable de se rappeler le titre exact, Cat fronça les sourcils pour tenter de visualiser la couverture de son cadeau d’anniversaire. Une silhouette rectangulaire, à peine plus qu’une ombre, sembla trembloter par terre devant elle, mais se dissipa presque immédiatement lorsqu’Effie ébouriffa gentiment les cheveux de la gamine pour la distraire et reprit la parole.

« Dragonologie (3), Kitty, il s’appelle Dragonologie. »

Catriona retrouva aussitôt son sourire et hocha la tête, inconsciente de ce qu’elle avait failli faire, et bien plus préoccupée par la fin de la réponse qu’elle voulait donner à l’homme-à-la-mèche-blanche.

« Voilà. Et puis j’ai lu un livre avec plein d’histoires sur le Roi Arthur et Merlin et les chevaliers (4), mais c’est surtout Effie qui me les raconte d’habitude. »

Et puis elle avait le DVD avec Merlin et le Roi Arthur quand il était petit et qu’on l’appelait Moustique, mais c’était pas un livre donc ce n’était pas la peine d’en parler. Et même si elle l’aimait bien et qu’elle aimait bien qu’Effie lui raconte des histoires, elle avait envie d’avoir des livres à lire toute seule comme la grande qu’elle était. Et qu’elle pourrait ensuite raconter à Percy et Morgane-la-licorne. Et à Mère. Mère serait sans doute fière de voir qu’elle lisait des livres toute seule, et pas seulement des livres avec beaucoup d’images.


HJ : Vive la Fnac:
Catriona Livingstone
Catriona Livingstone
Have a break, have a cute Cat

Messages : 102
Date d'inscription : 11/03/2014
Habitat : En rêves
Clubs : Musique ?

Feuille de personnage
Ecole: Illusion
Alignement: Sans
Majeure/Mineure: N/A

https://sublimescreatures.probb.fr/t59-petit-aristochat-deviendra

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Dampierre de Maupertuis Ven 21 Mar - 12:07

La gamine était jolie, plutôt mignonne, et assez sympa. On aurait pu la croire malpolie à courir dans un magasin pour réclamer quelque chose comme ça, mais le fait était qu'elle avait dit bonjour, et qu'elle avait dit 's'il-vous-plait'. Elle était polie, donc, plutôt bien éduquée. Et maintenant que sa question était posée, elle se taisait et faisait ce qu'on lui recommandait. Dampierre, il fallait bien l'admettre, avait une petite faiblesse pour les gamines comme ça. Autant il n'appréciait pas qu'on lui manque de respect ou qu'on l'emmerde, autant une si petite chose, si bien élevée, le faisait sourire et lui donnait envie de faire de son mieux, pour récompenser les efforts de la petite. Il était encore temps de lui inculquer que la politesse et l'amabilité ouvraient toutes les portes. A moins, bien sûr, que la clé soit en possession d'un connard fini.
La mère de la gamine n'était pas d'accord, visiblement essoufflée et énervée d'avoir dû courir derrière. Sa fureur à elle était bien naturelle, et n'avait rien à voir avec les affaires de Dampierre, aussi ce dernier l'ignora-t-elle. L'important, pour le moment, c'était sa cliente, pas les dames âgées qui faisaient des scandales dans des lieux de silence et de culture. Non mais.

Ah, elle connaissait Lancelot. Tout de même. La pire erreur d'Arthur, encore heureux qu'elle connaissait. C'était la faute à Merlin, de toutes façons, tout le monde le savait. Si ce con avait été juste un tout petit peu plus précis... Et si Arthur n'avait pas été si pressé, si coincé... Enfin. Tout le monde connaissait la légende. Il se demandait, tout de même, ce que la petite savait. Si elle était au courant de l'erreur d'Alexandre Astier, par exemple. Il faudrait qu'il lui demande, dès qu'elle aurait fini de répondre à ses autres questions.
Il lui fallu un assez gros effort de réflexion pour replacer ce dont on lui parlait, mais pas au point qu'il ne réussi pas à atteindre la même conclusion que la mère, juste avant que cette dernière ne mette des mots dessus. La gamine avait lu des livres pour gamin. Illustrés. A son âge, c'était normal. D'après ce que Dampierre comprenait du système scolaire anglo-saxon, elle devrait déjà savoir lire. Et à son enthousiasme, elle y prenait un certain plaisir. Mais il fallait tout de même que ça reste un minimum simple. Le Roi Des Singes aux éditions Gründt simple.
Il se retourna vers la mère pour lui sourire en remerciement de son aide, et baissa les yeux vers la petite qui essayait de se rappeler du nom du livre rouge avec les dragons. Yeux qu'il fronça aussitôt en les dirigeant juste un peu plus bas vers le sol, là ou un livre prenait forme, comme par... magie. Dampierre, intrigué, était en train d'essayer de lire le titre sur ce qui était probablement le livre tel que la petite s'en souvenait, Tinker sachant parfaitement que ce genre de bêtise était interdit, lorsque le livre disparu au même moment où la mère reprenait la parole. Il releva les yeux vers elle, entendant le titre mais s'en moquant un peu.

Des Casters. La gamine avait essayé de visualiser très littéralement son livre, et la mère l'en avait empêché, exprès. Elle savait, donc, et elle était bien plus discrète que sa fille. Il sourit. Il savait qu'en venant ici, entre sa véritable mission et l'initiative des Culánn, il rencontrerait plusieurs Casters. Mais si tôt ? Et si jeune ? Il allait bien s'entendre avec ces deux-là, il le sentait. D'autant qu'avec leur ponctualité, la boutique était encore vide... Il pourrait au moins leur expliquer, si pas leur montrer dans la journée. Il sentait, pour le coup, qu'il la reverrait régulièrement, la gamine.
Il reprit le chemin jusqu'à la partie des étagères consacrée aux livres pour enfant et aux ouvrages fantastiques. Ils étaient rangés pratiquement ensemble. Un testament du point de vue du prédécesseur de Dampierre sur la Fantasy. Bah, peu importait. D'un geste théâtral, il ouvrit les deux bras pour désigner les étagères.

" Et voilà ! Ton bonheur devrait se trouver là-dedans ! Commence par chercher par toi-même, d'accord ? Les mots-clés qui vont t'aider, en plus d'Arthur et des Dragons, sont Lancelot, Galahad, Chrétiens de Troyes, Merlin, et Table Ronde. "

Il s'accroupit à hauteur de la gamine et pointa du doigt quelques exemples au fur et à mesure qu'il les énumérait.

" Vois ce que tu peux trouver par toi-même, toute seule comme une grande. Ensuite, je te conseillerai les meilleurs, d'accord ? En attendant, il faut que je m'entretienne avec ta mère des formalités d'emprunt, d'accord ? Et si tu as encore soif, n'hésite pas à demander. Tu as une petite table dans le coin là-bas. "

Une fois encore, il la pointa du doigt. Il s'agissait d'une table basse reconvertie en table d'enfant. Pourquoi pas, après tout, tant que ça remplissait son office. Il n'y avait pas de petites chaises, par contre, mais de gros coussins.
Comme il l'avait dit, il se redressa ensuite pour entraîner la mère vers le comptoir, où il sortit deux fiches d'emprunteurs et mit les pieds dans le plat.

" Je l'ai vu, vous savez. Ce qu'elle a essayé de faire. C'était malin, étant donné les circonstances. "

Il avait dit ça sur le ton de la conversation, sans malice aucune. Il tendit à la mère de Catriona les deux fiches et un stylo, accompagnés de son plus grand sourire.
Dampierre de Maupertuis
Dampierre de Maupertuis
Croquemitaine en gants blancs

Messages : 88
Date d'inscription : 07/03/2014
Age : 39
Habitat : Château
Clubs : Musique

Feuille de personnage
Ecole: Culánn
Alignement: Neutre
Majeure/Mineure: Gardien/Documentaliste

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Catriona Livingstone Sam 22 Mar - 23:39

Les yeux de Catriona s’écarquillèrent de surprise et d’émerveillement devant le nombre d’étagères et, surtout, devant le nombre de livres qu’elles contenaient. Néanmoins, elle ne poussa aucune exclamation ravie et seul son sourire, qui lui faisait au moins deux fois le tour de la tête, exprimait ses sentiments tandis qu’elle suivait l’homme à la mèche blanche. Elle s’arrêta devant l’étagère désignée et écouta attentivement les explications tout en suivant du regard les doigts qui les illustraient. Le terme de « mots-clés » ne lui disait pas grand-chose mais le sens global de la phrase était facile à comprendre.

« D’accord, » souffla donc la petite fille quand le bibliothécaire lui dit qu’elle devait commencer à chercher par elle-même.

Obnubilée par les livres, elle ne tiqua même pas quand il déclara devoir s’entretenir avec sa mère et accorda à peine un regard à la petite table désignée. Les coussins avaient l’air confortable, mais c’était les bouquins qui l’intéressaient. Aussi Cat attrapa-t-elle avec précaution un des volumes désignés par l’homme, avant de lire son titre, de regarder en détail la couverture et de le retourner pour voir ce que disait le résumé. Il parlait de Lancelot. La fillette sourit et le déposa par terre, à sa droite. Elle releva le nez sur l’étagère, parcourut rapidement les dos des bouquins et en choisit un autre à qui elle fit subir presque le même sort. Presque. Elle le posa à sa gauche : le résumé évoquait des dragons.

Elle continua ainsi son manège en triant les livres qui lui plaisaient et en remettant les autres à leur place – bien à leur place, surtout – jusqu’à ce qu’elle tombe sur une jolie couverture. Le dragon dessus était tellement bien dessiné qu’on aurait dit un vrai. Si si. Pour le coup, Catriona en oublia sa tâche première et, après avoir tourné le livre deux fois entre ses mains, s’assit par terre entre ses deux piles. Elle posa l’ouvrage sur ses jambes croisées et l’ouvrit à la première page.

Pendant ce temps, Effie suivit le bibliothécaire vers le comptoir sans se faire prier et avec le même sourire poli qu’elle avait affiché lorsqu’elle l’avait salué ou quand elle avait complété les réponses de Catriona. Et les paroles de l’homme ne le firent même pas frémir.

« Vous voulez dire que vous étiez là quand elle a essayé d’ouvrir la porte ? C’est vrai qu’elle n’a même pas pensé à lire l’écriteau. Je suis désolée que ça vous ait dérangé, s’excusa la jeune femme, en prenant les deux fiches et le stylo qu’on lui tendait. Avez-vous besoin de quelque chose pour l’emprunt ? Une pièce d’identité ou … ? »

Si Catriona avait laissé traîner ses oreilles vers la conversation des adultes au lieu de s’absorber dans le tri des livres puis leur lecture, peut-être aurait-elle noté ce petit quelque chose dans la voix d’Effie qui traduisait son malaise. Ce petit quelque chose qui perçait quand elle devait parler à Mère, par exemple. Mais peut-être pas. C’était quasiment imperceptible, même quand on connaissait bien la gouvernante, alors certainement que quelqu’un qui ne la connaissait pas ne remarquerait rien, n’est-ce pas ?

Et, en l’occurrence, Euphemia aurait bien aimé que Madame soit là. Cette école avait beau être spéciale et accepter en connaissance de cause les enfants comme Cat, elle ne lui semblait plus une si bonne idée maintenant. Madame se trouvait à des kilomètres, comment allait-elle faire pour réparer les dégâts causés par le don incontrôlé de Kitty ? Elle ne pouvait qu’essayer de convaincre ses interlocuteurs qu’il n’y avait rien eu à voir, alors que Madame pouvait carrément leur faire oublier ce qu’ils avaient vu… Il faudrait qu’elle aille demander au château. Peut-être que quelqu’un, là-bas, saurait quoi faire. C’était même souhaitable si on supposait que Catriona n'était pas la seule dans son cas. Et dire que la rentrée n’avait même pas encore eu lieu !
Catriona Livingstone
Catriona Livingstone
Have a break, have a cute Cat

Messages : 102
Date d'inscription : 11/03/2014
Habitat : En rêves
Clubs : Musique ?

Feuille de personnage
Ecole: Illusion
Alignement: Sans
Majeure/Mineure: N/A

https://sublimescreatures.probb.fr/t59-petit-aristochat-deviendra

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Dampierre de Maupertuis Lun 31 Mar - 17:15

L'enthousiasme de la gamine, évident et transparent dans ses grands yeux pleins d'étoiles, faisait plaisir à voir à Dampierre. Rien ne pourrait jamais faire plus plaisir à un bibliothécaire qu'une gamine polie et intéressée par les livres et la lecture. Il lui faisait confiance pour respecter le calme de l'endroit, dans la limite de sa passion évidemment, et - plus important - pour respecter les livres eux-mêmes. Et puis, peu importait ce qu'elle venait de faire. Il en savait assez pour savoir qu'une gamine qui faisait apparaître des livres, peu importait la façon, n'était pas prête de mettre le feu à quoique ce soit. De ce qu'il en comprenait, elle ne le pourrait en fait jamais, que ce soit par erreur ou non. Alors autant la laisser s'amuser dans son coin et aller surveiller les nouveaux arrivants. Des fois qu'elle fasse des bêtises devant des gens moins... avertis que lui.

Au courant, la mère l'était, de toute évidence. Elle le suivit avec un espèce de sourire louche de mère crispée, le genre que sa mère prenait lorsqu'elle l'emmenait, plus petit, en soirée. Le genre qui a peur de se faire juger, là comme ça, au débotté, par des inconnus complets. Il ne lui en voulait pas. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi elle n'éduquait pas mieux la gamine. La déconcentrer lorsqu'elle lançait un sort était une chose, mais n'aurait-il pas été plus simple de lui apprendre à se retenir ? Comme à un gamin à qui on apprend à aller sur le pot, pour qu'il n'ait plus besoin de couche. La taloche, c'était une couche. Une méthode pour éviter que l'accident ne dégénère trop, qui n'était pas toujours efficace, et qui pouvait laisser un bazar monstre. Il fallait que la gamine apprenne à aller sur le pot toute seule. Enfin. Il n'allait pas non plus se mettre à apprendre à une Enchanteresse comment élever sa gamine. Il tenait trop à son intégrité physique pour ça.

Par contre, c'était une menteuse et une connasse, la mère. Il lui sortit un sourire aussi faux que celui qu'il avait en face - sérieusement, il n'y croyait pas une seconde, c'était comme si elle souriait pour le seul plaisir de faire croire aux gens qu'elle souriait -, et décida que puisqu'on le prenait pour un débile, il n'allait pas se gêner pour répliquer sur le même ton. En plus, la façon dont elle avait tenté de détourner la conversation faisait franchement pitié.

" Oui, il va me falloir votre pièce d'identité, ainsi que celle de la petite, pour vous enregistrer correctement dans la machine. Laissez-moi juste le temps d'allumer l'ordinateur pendant que vous remplissez tout ça... "

L'ordinateur ne servait à rien. C'était un combo repose-plante-en-pot/presse-papier que son prédécesseur avait acquis pour faire moderne mais n'avait jamais cherché à faire vraiment fonctionner. Le logiciel installé dessus disait Windows Millenium. Dampierre n'y comprenait pas grand-chose, à l'informatique et aux systèmes d'exploitation, mais il savait au moins ça : non seulement il y avait plus récent - sa propre bécane tournant sur un truc absurde nommé Windows 8.1 -, mais en plus le titre Millenium n'augurait rien de bon. Au moins quatorze ans de retard, pour commencer. Et il n'y avait aucun logiciel de gestion des livres dessus. Il avait songé un instant à en installer un, puis avait réalisé qu'il devrait se taper l'inventaire de la bibliothèque pour qu'il serve à quelque chose, sans parler de tout rentrer dans la base de données. Le système de fiche qui semblait dater des années 50 marchait convenablement, surtout pour une si petite communauté, alors il n'allait pas s'emmerder pour rien. Surtout qu'au CDI du Château, il n'avait pas eu le choix.

" Vous dîtes qu'elle a essayé d'ouvrir la porte sans lire l'écriteau ? Non, je n'étais pas au courant. Et ça n'a rien d'intelligent ou de malin, quelles que soient les circonstances. Vous devriez vraiment lui apprendre à réfléchir avant d'agir. Comme avec le sortilège qu'elle a essayé de lancer tout-à-l'heure. Parce que ÇA, c'était malin. Pourquoi vous l'en avez empêchée ? Le livre ne serait pas reparti ? C'est sûr que ça me ferait de la concurrence déloyale... "

Il lui avait dit tout ça sur le ton d'une conversation banale, accoudé à son propre comptoir, pendant qu'elle remplissait les fiches et que son ordi - si on pouvait appeler ça comme ça - démarrait. Le tout en gardant un œil sur l'arrière du bâtiment, et un autre sur la porte. Pas d'indésirable pour le moment. Tout de même, il faisait très attention à ne pas parler une seule décibel au-delà de ce qui était nécessaire pour que la mère entende, et de préférence elle seule. On était jamais trop prudent. Tout le monde n'avait pas son ouverture d'esprit.
Dampierre de Maupertuis
Dampierre de Maupertuis
Croquemitaine en gants blancs

Messages : 88
Date d'inscription : 07/03/2014
Age : 39
Habitat : Château
Clubs : Musique

Feuille de personnage
Ecole: Culánn
Alignement: Neutre
Majeure/Mineure: Gardien/Documentaliste

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Catriona Livingstone Ven 11 Avr - 23:00

Euphemia aurait probablement dû se sentir soulagée que le bibliothécaire rebondisse sur sa question au lieu de continuer avec les sous-entendus sur ce qu’avait fait ou pas fait Catriona. Mais elle ne se sentait pas vraiment tranquille. Ca devait être son sourire. Ce n’était pas le sourire de quelqu’un de satisfait qui allait en rester là. Mal à l’aise, la jeune femme n’en farfouilla pas moins dans son sac à main pour en sortir les deux papiers demandés, à savoir sa carte d’identité et celle de sa protégée. Elle n’avait jamais eu à gérer vraiment les explications post-débordement de la petite fille, mais elle avait souvent vu Madame le faire. Celle-ci restait imperturbable en toute circonstance, jusqu’à convaincre ses interlocuteurs qu’ils affabulaient complètement. Bon, peut-être qu’elle ne les persuadait pas uniquement par ses paroles et son attitude, mais Effie n’avait pas d’autre atout.

Elle se raccrocha donc à ceux qu’elle possédait, en s’efforçant de garder son sourire et de ne pas faire de mouvement incontrôlé quand le bibliothécaire revint sur le sujet qui l’intéressait. Il fallait faire comme s’il parlait de la pluie et du beau temps. Mais il y allait fort, tout de même. Sortilège, carrément ? D’ordinaire, les témoins des erreurs de Kitty parlaient d’impressions, de silhouettes, de trucs étranges mais indéterminés. Ils n’envisageaient pas vraiment la magie et n’évoquaient certainement pas les sortilèges. Se pouvait-il qu’il soit au courant ? Incapable de soutenir le regard de son interlocuteur, Euphemia lui répondit pourtant, sur le même ton, tout en se détournant pour jeter un œil à ce que faisait sa protégée.

« Catriona n’a certainement pas essayé de jeter un sortilège ou quoi que ce soit d’autre… » commença la jeune femme avant de s’interrompre.

La petite fille était toujours assise par terre, entre les deux piles de livres qu’elle avait faites. Le nez plongé dans son bouquin, elle ne prêtait visiblement aucune attention à ce qui l’entourait. Par contre, sa gouvernante n’eut aucun mal à deviner qu’elle était concentrée sur ce qu’elle lisait, puisque une silhouette ovoïde, à peine esquissée mais bien visible, apparaissait peu à peu à côté d’elle, devant une des piles de livres.

« Catriona ! »

A l’appel de son nom, Cat sursauta et leva les yeux vers les deux adultes à côté du comptoir. L’œuf esquissé disparut immédiatement mais la fillette ne s’en rendit pas compte. Par contre, elle se rendit bien compte qu’Effie fronçait les sourcils et qu’elle n’avait pas l’air très content. Penaude, Catriona baissa la tête et referma le bouquin. L’homme lui avait dit de chercher des livres, pas de les lire. Elle posa donc l’ouvrage sur la pile qui concernait les dragons et se releva.

« Pardon, je vais continuer à chercher, » affirma-t-elle en espérant qu’Effie n’était pas trop fâchée.

Ni l’homme. Parce qu’Effie ne serait pas fâchée longtemps, c’était sûr, mais l’homme peut-être. Et c’était l’homme qui dirait si elle pouvait prendre un livre ou pas. Or elle avait très envie de lire la suite de celui qu’elle avait commencé. Elle était sûre que la pierre que le garçon avait trouvée était un œuf de dragon. Mais elle voulait vérifier.

De nouveau concentrée sur l’étagère de bouquins, Cat n’entendit pas le soupir d’Effie. Ni ses paroles quand celle-ci se retourna vers le bibliothécaire pour conclure à mi-voix.

« Ce n’était pas malin, non. Parce que ce n’était pas voulu. Catriona ne lance aucun sortilège mais ses pensées apparaissent parfois quand elle est concentrée. »

Et la jeune femme espérait juste que son impression était la bonne et que son interlocuteur était effectivement au courant. Sinon, elle venait de mettre Kitty en danger. Et, accessoirement, elle risquait de se faire tuer par Madame. De toute façon, elle irait voir au château. Ils devaient forcément savoir si le bibliothécaire du village était censé être au courant, non ? Et, dans le cas contraire, ils pourraient certainement faire quelque chose. En espérant que ce ne serait pas trop tard…
Catriona Livingstone
Catriona Livingstone
Have a break, have a cute Cat

Messages : 102
Date d'inscription : 11/03/2014
Habitat : En rêves
Clubs : Musique ?

Feuille de personnage
Ecole: Illusion
Alignement: Sans
Majeure/Mineure: N/A

https://sublimescreatures.probb.fr/t59-petit-aristochat-deviendra

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Dampierre de Maupertuis Jeu 17 Avr - 17:53

Il fronça les sourcils en observant les deux papiers d'identité. Les noms ne correspondaient pas. Complications, complications... Cela arrivait, bien sûr, et plus souvent qu'on aurait pu le croire. La mère gardait son nom de jeune fille, l'enfant prenait le nom du père... Typique. Et la nommée Euphemia MacKenzie avait eu la petite Catriona Livingstone vers ses 20 ans, ce qui était, pour Dampierre qui restait de la Noblesse Française - et donc aussi vieux jeu qu'humainement possible chez quelqu'un qui avait une fée de compagnie -, jeune, voire même très jeune. Peut-être même n'était-elle pas mariée, d'ailleurs. Ce genre de chose arrivait, aussi. Moins depuis qu'il était dans la campagne reculée et arriérée de l'Ecosse, mais tout de même. Il lui jeta un regard en coin, vit qu'elle ne le regardait pas, et suivit son regard vers la petite. Il n'écoutait qu'à peine le mensonge flagrant et éhonté qu'elle lui servait - la petite n'était, il en était sûr, qu'une excuse pour détourner le regard -, lorsqu'il réalisa juste à quel point la jeune femme s'enfonçait.

En observant la petite durant son mensonge, ce dernier n'était devenu que plus évident. La forme, celle d'un œuf, probablement de Dragon, lui apparut très clairement devant l'une des piles de bouquins faites par la gamine. Il en oublia même de râler contre ce procédé déplorable. De toutes façons, ce n'était pas comme s'il y avait quelqu'un d'autre pour s'intéresser aux livres. Et il leur ferait ranger avant de les laisser partir. Le cri de la mère fusa, la petite sursauta et l'œuf s'en alla. Dommage. Dampierre, qui n'avait lui-même aucune magie à proprement parler, était toujours ravi d'assister à une démonstration. Il fallait croire qu'il y avait encore en lui un enfant émerveillé par toutes ces histoires qu'il pouvait lire le soir dans la Bibliothèque. Et qui étaient, pour autant qu'il le sache, toutes vraies.
Il sentit une pointe de compassion pour la gamine lorsqu'elle baissa la tête, et essaya de lui adresser un sourire avant de disparaitre de son champ de vision. Qu'elle sache que lui, au moins, était plus amusé que fâché. En attendant, elle se releva et reprit ses recherches, interrompant sa lecture. Sans marquer sa page d'aucune façon, ce que Dampierre trouvait dommage. Librarus Interruptus.

Le soupir lui fit recentrer son attention sur la mère, et il écouta ce qu'elle avait à dire avec le plus grand sérieux du monde. Il n'y avait pas réfléchi ainsi. Si la petite ne faisait pas exprès, alors évidemment, ça pouvait vite devenir un problème. Il hocha la tête doucement et répondit avec empathie.

" Ah, je suis désolé, je croyais qu'elle faisait exprès. Pour aider sa mémoire. C'est sûr que dans le cas contraire, ce n'est plus du tout la même chanson... "

Il soupira, et jeta un œil à l'ordinateur. Il était allumé. Toujours aussi inutile, mais allumé. Mieux valait tard que jamais.

" Du coup, je comprends mieux votre désarroi. Enfin... Si j'avais une gamine de cet âge capable d'une telle concentration, je la ferais soigner. C'est pas naturel ! "

Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais sans rire non plus, étant donné qu'il n'avait pas grand espoir de toucher son public. Il se racla la gorge dans un toussotement très peu naturel, comme pour s'excuser, et reprit sur les choses sérieuses.

" En attendant, je prends note qu'elle est Illusionniste. C'est important ici, mais nous y reviendrons. J'aurais besoin de savoir quel est votre pouvoir à vous, et j'aurais aussi besoin d'un autre document officiel. Je suis désolé de vous faire ça, mais je suis pieds et poings liés par les directives administratives. Étant donné que vous n'avez pas le même nom de famille que votre fille, j'ai besoin d'un papier établissant clairement le lien de parenté entre vous. Son acte de naissance, par exemple... "

Il se gratta la nuque, gêné, et lui adressa un sourire embarrassé en haussant les épaules.

" Vous devez bien avoir ça quelque part, non ? Je ne peux pas être le premier officiel à vous demander un document du genre... "

Non, il ne pouvait pas. La paranoïa normale entourant le rapt d'enfants - telle qu'il la comprenait - était telle que personne ne pouvait inscrire un enfant où que ce soit sans prouver qu'il était bien le sien. Ça incluait forcément l'Ecole Culánn.
Il était, de fait, persuadé que la mère aurait ça sur elle. Ou au château.
Dampierre de Maupertuis
Dampierre de Maupertuis
Croquemitaine en gants blancs

Messages : 88
Date d'inscription : 07/03/2014
Age : 39
Habitat : Château
Clubs : Musique

Feuille de personnage
Ecole: Culánn
Alignement: Neutre
Majeure/Mineure: Gardien/Documentaliste

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Catriona Livingstone Ven 2 Mai - 10:43

De nouveau concentrée sur sa recherche de livres, Catriona ne prêtait plus aucune attention aux adultes. Elle en avait même oublié la réprimande d’Effie ou la possibilité que l’homme à la mèche blanche soit également fâché. Elle n’avait pas gardé le nez levé suffisamment longtemps pour voir l’air qu’il arborait quand Effie l’avait grondée mais, de toute façon, c’était à présent bien loin de ses préoccupations. Seuls comptaient les titres des livres qu’elle déchiffrait lentement, leurs résumés et la place où ils devaient aller : sur la pile de droite, sur la pile de gauche ou, quand ils ne lui plaisaient pas, sur l’étagère, bien là où ils étaient.

Pendant ce temps, Euphemia ne put s’empêcher de jeter un regard dubitatif au bibliothécaire. Sa réponse calme et compatissante, le fait qu’il ne sourcille pas alors qu’elle venait de confirmer les facultés pas franchement ordinaires de Kitty, tout semblait confirmer son impression : il devait être parfaitement au courant. Mais la jeune femme ne pouvait de défaire d’un certain sentiment de défiance. S’il était logique qu’une partie des gens qui travaillaient à l’école sachent ce qu’il en était réellement – Madame avait bien dit que c’était un peu le but du Lycée Culánn et que Kitty ne serait pas la seule dans son cas –, il lui semblait beaucoup moins évident que ce soit le cas pour le bibliothécaire d’une si petite bibliothèque dans un si petit village. Surtout que, de ce qu’elle pouvait en juger, ses yeux n’étaient ni verts ni dorés mais bien d’un bleu tout ce qu’il y avait de plus « normal ».

Pas vraiment tranquille donc, la gouvernante de Catriona s’efforça tout de même d’esquisser un semblant de sourire en réponse à ce qui devait être une plaisanterie de la part de son interlocuteur. Elle ne trouvait pas ça franchement drôle mais, bon, ce n’était pas le moment de le vexer. Et, de toute façon, il devait être arrivé aux mêmes conclusions si on se fiait à son toussotement gêné et au fait qu’il embraye sur autre chose… Autre chose qui ne semblait pas pour autant logique aux yeux d’Euphemia. Comment ça, « illusionniste » ? Pensait-il que Kitty utilisait des trucages ? Et, en quoi pouvait-ce être important dans la bibliothèque municipale d’un petit village ? Et…

« Mon pouvoir ? » répéta la jeune femme, incrédule, avant que la suite ne lui fournisse l’explication de la question.

Visiblement, outre le fait qu’il ne soit pas surpris par les pouvoirs de Catriona, il savait aussi que c’était de famille. Euphemia n’eut toutefois pas le temps de corriger l’erreur du jeune homme que Cat surgit soudain, tout sourire, et avec un livre dans les mains qu’elle tendit à sa gouvernante.

« Regarde Effie ! C’est le livre que Mère m’a offert pour mon anniversaire ! Tout pareil ! »

Ravie, elle pivota sur elle-même pour offrir un grand sourire teinté de fierté à l’homme à la mèche blanche de l’autre côté du comptoir.

« Je l’ai lu deux fois, déjà, tu sais ? Le petit dragon est trop mignon. »

Euphemia sourit à sa protégée avant de reporter son attention sur le bibliothécaire, histoire de remettre les mots sur ce qu’il devait déjà avoir compris.

« Catriona n’est pas ma fille, je suis juste sa gouvernante. Et, oui, j’ai tous les papiers nécessaires, mais pas sur moi. Je ne pensais pas en avoir besoin pour une simple sortie en ville. »

Ou un simple passage à la bibliothèque, d’ailleurs, même si cette étape n’avait pas été prévue au départ. De ce qu’elle en savait, pour s’inscrire à la bibliothèque municipale, il suffisait en général d’une pièce d’identité et, éventuellement, d’un justificatif de domicile pour prouver qu’on habitait bien dans la commune. Justificatif qu’elle n’avait pas avec elle non plus, bien évidemment… Elle n’allait tout de même pas promener ses piles de paperasse à chaque balade au village, tout de même.

Catriona, quant à elle, laissa son regard passer de l’homme à Effie, tandis que son sourire s’effaçait. Elle ne savait pas trop de quoi ils parlaient, mais elle avait bien entendu le mot « papiers » dans la bouche de sa gouvernante. Et elle avait bien compris qu’Effie n’avait pas les papiers qu’il fallait. Les papiers, c’était des trucs de grands qui ne l’intéressaient pas. Mais les adultes semblaient toujours s’y intéresser beaucoup… Et si l’homme à la mèche blanche ne voulait pas qu’elle emprunte le livre avec la pierre-œuf de dragon juste parce qu’il n’y avait pas les bons papiers ?

« Mère a donné plein de papiers à Effie, ils sont tous dans la petite maison, » affirma donc Cat, en espérant que ce serait suffisant.

De toute façon, quel que soit le papier que voulait l’homme, il y était forcément. Mère pensait à tout !
Catriona Livingstone
Catriona Livingstone
Have a break, have a cute Cat

Messages : 102
Date d'inscription : 11/03/2014
Habitat : En rêves
Clubs : Musique ?

Feuille de personnage
Ecole: Illusion
Alignement: Sans
Majeure/Mineure: N/A

https://sublimescreatures.probb.fr/t59-petit-aristochat-deviendra

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Dampierre de Maupertuis Ven 23 Mai - 11:14

La réaction première de Euphemia surprit Dampierre. Étant donné que la gamine était grillée de chez grillée, et qu'il avait démontré amplement qu'il savait parfaitement de quoi il parlait, pourquoi cette femme se sentait-elle encore le besoin de faire semblant de rien ? Ne réalisait-elle pas à quel point la chose était gênante, voire carrément insultante pour lui ? Il y avait une différence - parfois ténue certes, mais présente néanmoins - entre cacher un secret et prendre ouvertement les gens pour des cons. Si Dampierre pouvait comprendre le besoin de cacher un secret, il n'appréciait que très peu d'être ouvertement pris pour un con. Et il s'apprêtait à le dire, avec toute la politesse, la délicatesse et la diplomatie dont il était capable, avant de se faire interrompre par la gamine, dont le timing était inhumain.
En même temps, elle n'était pas exactement humaine non plus.

Il la regarda avec un petit sourire gêné qui se figea, bizarre et définitivement gênant, lorsque la petite mentionna 'Mère'. Ah. Donc la bonne femme n'était pas la mère. La tante, peut-être ? Non, probablement pas. La gamine l'avait appelée 'Effie', un petit diminutif tout mignon, et avait appelé sa mère 'Mère', ce qui n'avait rien de diminué, ni rien de mignon. S'il fallait en conclure quelque chose, pour Dampierre qui désignait ses parents de la même manière, en bon fils de Nobles, c'était qu'Euphemia ne faisait pas partie de la famille, en vrai. Elle était une étrangère, mais une étrangère extrêmement proche. Comme une amie, mais pas tout-à-fait. Dampierre se demanda un instant s'il pouvait s'agir d'une gouvernante, avant de balayer l'idée. Il n'avait jamais été si proche de ses gouvernantes. Quoique, en y réfléchissant... S'il n'en avait pas changé tous les six mois, il aurait peut-être pu l'être...
En analysant la situation, il résultait que l'on ne se foutait peut-être pas ouvertement de sa gueule. Et ça changeait la donne. Il était capable de trouver une explication qui ait du sens. Une mère absente, mais pas trop. Importante, juste assez pour ne pas pouvoir s'occuper de la gamine elle-même. Elle engage une Gouvernante. Mais les bonnes Gouvernantes, c'est rare. Et les Enchanteresses se trouvent en général des boulots plus glamours, moins chiants. Alors, on engage une Humaine. Et on est obligé de lui dire, pour la Magie. C'est un tabou qui est brisé, là, pouf, comme ça. Et du coup, impossible de changer de Gouvernante. Il faut garder la même, tout le temps. Au bout de... quoi ? Sept, huit ans ? Moins, sûrement. Une relation de confiance et une espèce d'amitié se noue entre la gamine et cette femme qu'elle voit tout le temps, qui s'occupe d'elle mais qu'elle sait ne pas être sa mère.
Oui. Ça tenait debout.
Ou alors, c'était la Tante Paria de la famille.
Non, il préférait l'histoire de la Gouvernante.
Plus romantique.

Il hocha la tête avec un sourire moins crispé lorsque la gamine lui indiqua avec une fierté rayonnante avoir déjà lu le livre plusieurs fois. Il s'apprêtait à la complimenter et lui conseiller d'en prendre un autre, du coup, lorsque Euphemia reprit la parole. Il écouta. Tante Paria ou Gouvernante ?
Gouvernante.
Un point pour le romantisme !
Et après on dirait que la Chevalerie était morte...

Il se sentait désolé pour cette petite femme naïve qui n'avait pas imaginé avoir besoin des papiers nécessaires pour une simple sortie en ville. C'était sûrement la première fois qu'elle essayait d'inscrire la petite, en même temps. Et à la façon dont elle parlait de la sortie en ville, Dampierre se demandait si le passage par la bibliothèque était prévu. Se rappelant qu'elles étaient venues une première fois trop tôt, il décida que non. Probablement qu'elles étaient passées devant, avaient décidé de jeter un œil. Comme ça, par curiosité. Et l'intelligence précoce de la gamine avait fait le reste.
Gamine qui se sentit le besoin de confirmer l'existence des papiers. C'était trognon. Et Dampierre ne put s'empêcher de se retourner vers elle avec un large sourire rassurant.

" Si votre Mère a donné les papiers nécessaires à Miss MacKenzie, alors tout ira bien. Je ne peux pas vous laisser partir avec un livre, hélas, mais je peux faire une fiche de bibliothèque pour Miss MacKenzie. Elle pourra vous emprunter jusqu'à trois livres, et me présenter les papiers à votre prochain passage pour que je vous fasse votre propre carte d'emprunt. "

Il se redressa et se retourna pour regarder Euphemia droit dans les yeux, l'air soudain le plus sérieux du monde.

" Ou alors, elle peut aller chercher les papiers pendant que vous restez là à lire tranquillement. Mon assistante pourrait vous surveiller dans le calme de la Bibliothèque, et il ne vous arriverait bien entendu rien. "

Il avait prononcé le 'b' majuscule de 'Bibliothèque', avec tout le sérieux et toute la gravité dont il était capable. Il pouvait envoyer une intention dans ce mot, un pouvoir, un charisme puissant. Nul doute que Euphemia comprendrait, même si ce n'était qu'instinctivement. Un homme aux yeux bleus qui en savait autant que lui... Elle devait bien se douter de quelque chose, de base.
Dampierre de Maupertuis
Dampierre de Maupertuis
Croquemitaine en gants blancs

Messages : 88
Date d'inscription : 07/03/2014
Age : 39
Habitat : Château
Clubs : Musique

Feuille de personnage
Ecole: Culánn
Alignement: Neutre
Majeure/Mineure: Gardien/Documentaliste

Revenir en haut Aller en bas

Le Monde Merveilleux des Livres Empty Re: Le Monde Merveilleux des Livres

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum